Le burn-out maternel ou encore épuisement maternel n’est pas la même chose que le baby blues, qui est une fragilité psychologique due notamment aux hormones peu après la naissance, ou encore la dépression post-partum, qui plonge les femmes dans une fatigue et un abattement profonds.
Le syndrome du burn-out maternel peut survenir dans les années qui suivent la naissance de l’enfant et se caractérise par un épuisement intense et des difficultés à assumer son rôle de parent. Il est aussi diagnostiqué quand cette fatigue se conjugue à une perte de plaisir dans le soin des enfants, une certaine distanciation vis-à-vis d’eux et une culpabilité de ressentir tout cela.
En France, il touche de plus en plus de mères, ce que vient confirmer un tout récent sondage.
Un sondage qui indique l’ampleur du phénomène
34% des mères se disent épuisées par la parentalité, à la fois sur le plan physique mais aussi émotionnel, c’est le résultat d’un sondage Ifop, commandé par le service de carnets de santé numérique Malo.
Quand elles sont en charge d’enfants de moins de 7 ans, 14% des femmes interrogées disent vivre actuellement une situation de « burn-out parental », et 20% admettent l’avoir vécu par le passé.
Répartition des tâches et charge mentale
Le manque de soutien, dans la garde notamment, participe grandement de ce sentiment d’épuisement des mères. L’étude indique :
« 43% des mères ne se sentent pas accompagnées au quotidien dans la gestion de la vie familiale. »
Ce sont les femmes pauvres qui ressentent le plus cette difficulté, car « 48% des mamans les plus pauvres ont le sentiment de ne pas être accompagnées », contre 26% chez les plus aisées. C’est donc avant tout une question de moyens financiers.
Mais l’étude indique que c’est aussi la charge mentale qui est en cause et la mauvaise répartition entre les membres du foyer.
Rappelons que les femmes se chargent encore majoritairement de toute l’organisation du foyer. La prise en charge par les mères de tous les aspects médicaux de la famille, la charge médicale, en est un exemple.
Encore actuellement, les femmes s’occupent à 70% des tâches domestiques et parentales. On comprend la grosse, grosse fatigue…
Une difficile conciliation travail et famille
À la maison, les femmes gèrent majoritairement les enfants et la tenue de la maison, au boulot, elles font leur taf et on toujours dans un coin de la tête l’organisation et la liste de choses à faire. Tout cela crée un certain bouillonnement, qui peut conduite au surmenage et au burn-out maternel. La conciliation vie privée et vie familiale peut s’avérer très compliquée. Selon l’étude :
« Les mères identifient très nettement ce facteur [la conciliation vie pro et vie perso] comme l’élément qui pèse le plus sur leur charge mentale (59%, dont 37% en premier). »
37% des Françaises considèrent qu’avoir des enfants et s’en occuper est une menace pour leur carrière, comme l’indiquait un précédent sondage. Les mères se sentent dépassées dans leur foyer et potentiellement discriminées professionnellement. Quand ça tire de tous les côtés, on comprend aisément le craquage.
Un repérage précoce de cette pathologie est nécessaire mais surtout en amont, il faudrait les aider, autant dans les foyers (coucou les pères), que dans les entreprises, et finalement dans toute la société. Un accès facilité aux moyens de garde serait déjà une avancée. Où sont les places en crèche pour toutes les familles que le désirent ? On attend toujours…
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Image en une : © Jenna Norman/Unsplash
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