Dans le quartier d’Eixample, en plein centre de Barcelone, les vendredis sont attendus avec impatience par les enfants. C’est dorénavant le jour où petits et grands se rendent à l’école en vélo grâce au Bicibus, une initiative citoyenne visant à faciliter le transport collectif en vélo.
Lancé le 17 septembre dernier par une dizaine de parents, le premier Bicibus du quartier comptait une cinquantaine de personnes. « Aujourd’hui, nous sommes environ 150 dans le groupe », commente Rosa Suriñach, maman de Rita, 5 ans, et membre de l’association des familles de l’école Entença.
Un vendredi festif
Chaque vendredi, le groupe se donne rendez-vous à 8 heures 25 précises devant le marché Sant Antoni. C’est le premier arrêt de ce cortège hebdomadaire un peu spécial. Avant de partir, les enfants enfilent un dossard bleu « Bicibus ». C’est aussi le moment où ils retrouvent leurs amis. « Un moment très humain et beau à voir », confesse Mireia, 39 ans, participante du Bicibus et mère de Roc, 5 ans.
En tout, 35 minutes séparent le point de départ de l’école. Sur la route, les participants se font applaudir et les sonnettes retentissent.
« En plus d’être fonctionnel, c’est vraiment une manière très ludique d’aller à l’école. »
« Ça motive beaucoup mon fils Félix. Il s’amuse énormément et attend ce jour avec impatience », s’enthousiasme Géraldine, Française installée à Barcelone depuis 2007.
Cohabiter avec les voitures
Dans ce quartier de Barcelone, les automobilistes sont très nombreux. Le groupe occupe la route comme un peloton, ce qui offre plus de sécurité aux plus petits. Son organisation est bien rodée. Chaque enfant vient avec un parent. En tête de cortège, des adultes ouvrent le Bicibus et mettent de la musique.
À l’arrière, un groupe veille à ce que personne ne reste seul. Tandis que sur les côtés, des parents, accompagnés par la police, aident à couper la circulation lors du passage du Bicibus. « Le fait que ce soit des enfants change complètement le comportement des automobilistes. La cohabitation se passe très bien, ils sont beaucoup plus conciliants », affirme Rosa, dont la position est souvent en queue de file.
Changer les mentalités
Le Bicibus est festif mais aussi revendicatif. Selon les participants, les infrastructures pour cyclistes devraient être mieux adaptées à toute la population. La Barcelonaise poursuit :
« Nous allons tous les jours en vélo à l’école mais les voies cyclables ne sont pas toujours appropriées aux plus petits, regrette Mireia, maman de Roc, 5 ans. Les voies sont parfois étroites et les croisements dangereux. Même pour les adultes, il faut être vigilant. Le vendredi, c’est vraiment différent. »
Selon les organisateurs, il permet aussi aux enfants de comprendre que le vélo n’est pas qu’un loisir. C’est aussi un moyen de transport plus écologique et bénéfique pour la santé. Géraldine conclut finalement pleine d’espoirs :
« Alors que l’on parle régulièrement du réchauffement climatique, se déplacer en vélo éveille les consciences de nos enfants. Ce sont eux l’avenir. »
Né dans les grandes villes, le Bicibus ne cesse de séduire. À vendredi ?
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Image en une : Twitter (© @Calvox_Periche)
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Les Commentaires
Par contre, je suis toujours épatée par la faculté à croire que ça naît dans les grandes villes alors que ça existait déjà quand j'étais à l'école primaire dans mon bled de campagne et j'ai 36 ans donc l'école primaire c'est loin ! On allait à l'école en pédibus ou en bicibus (je ne sais plus si on appelait ça comme ça mais c'était le même principe). Il y avait un beau parking à vélos devant l'école. C'est l'association de parents d'élèves qui organisait ça. J'étais loin d'être la seule à faire ça parce que je crois que la plupart de mes copains et copines des autres villages faisaient pareil. Bref, ça me fait toujours sourire de lire que ça naît dans des grandes villes et que ça se développe ailleurs. Idem quand le vélib est arrivé à Paris. Les médias donnaient l'impression de découvrir un truc énorme alors que ça existait déjà dans plusieurs villes françaises depuis plusieurs années.