La Daronne est la reine des conseils pas si cons enrobés d’une louche d’humour plus ou moins subtil. La voici de retour pour voler au secours d’une lectrice !
Chère Daronne,
Mes voisins viennent d’avoir un bébé. Yeah ! Félicitations ! Sauf que leur bébé pleure TOUT LE TEMPS et ça me dérange, surtout la nuit. Vu que moi, la nuit, je dors.
J’imagine que ça doit être difficile à vivre pour les parents, mais moi j’en ai marre d’entendre des pleurs non-stop, comment je fais ?
Bisous bisous
Coralie
La réponse de la Daronne
Mon petit mojito à la fraise,
Oh, comme je voudrais que tu ne m’aies pas envoyé ce courrier. En répondant à un truc pareil, j’ai l’impression que je vais invoquer les 4 cavaliers de l’apocalypse. Entre ceux qui vont râler que c’est un bébé, à un moment faut être tolérant les gars, les vraies victimes, ce sont les parents ! Et ceux qui vont répondre que ce n’est pas à eux d’assumer les choix de ces sales pollueurs pondeurs de gosses mal élevés, ça va encore s’engueuler sévère.
Entendre un bébé hurler toute la nuit, c’est l’enfer, pour les parents comme pour les voisins, mais les voisins peuvent en plus arguer qu’eux n’avaient rien demandé. Cela dit, les parents non plus mais ils savaient quand même qu’ils s’exposaient à un risque. Résultat des courses, tout le monde en chie, sauf que certains en chient 100% par surprise et d’autres, mettons, 50% par surprise.
Pour répondre à ce courrier clivant, j’ai encore parcouru un peu les Internets pour voir ce que la loi disait à ce propos et j’ai pu noter deux choses :
– Si le tapage nocturne est puni, les cris de bébés ne sont pas considérés comme tel et globalement, tes voisins ne risquent rien.
– Les gens sont des grands malades et j’ai lu le témoignage de jeunes parents dont le voisin s’enjaillait comme jaja musique à fond le soir pour empêcher le bébé de dormir dans le but de se « venger de lui ».
La vie en société c’est pourri, je le répète chaque semaine
La vie en société nous oblige-t-elle à assumer les conséquences des choix d’autrui et justifie-t-elle que les enfants des autres nous cassent les oreilles ? Vous avez deux heures. Personnellement, je pense qu’il n’y a pas de bonnes réponses. D’un côté, je suis d’accord, tu n’as pas à payer les ardeurs reproductives des autres, mais d’un autre côté, tu ne peux pas empêcher les gens de se multiplier s’ils en ont envie.
Dis comme ça, c’est assez désespérant. Un peu comme les élections présidentielles face à la question climatique, avec dans le rôle du capitalisme, le bébé qui vous emmerde tous et qui s’en bat totalement les steaks de vos querelles de voisinage, puisqu’à la fin, c’est toujours lui qui décide.
Comme je suis sympa, je vais quand même essayer de t’aider à améliorer la situation en attendant que le chérubin joufflu de tes voisins grandisse un peu et arrête de brailler.
Les choses à ne (surtout) pas faire :
- Confronter tes voisins pour râler. Et en profiter pour leur prodiguer des conseils éducatifs, car gérer un enfant de deux mois, c’est quand même super simple et il faut vraiment être empoté pour ne pas y arriver. Heureusement que tu es là pour leur dire d’arrêter de le prendre dans les bras dès qu’il pleure, il n’arrêtera jamais sinon.
- Appeler les flics pour tapage nocturne, te lancer dans un concours de bruit avec le bébé.
- Glisser des menaces anonymes dans la boîte aux lettres de tes voisins.
NDLR : Ça te fait une belle jambe, mais sache-le : tes voisins se sentent déjà comme des gros cacas avec leur chérubin qui braille et qui fait chier tout l’immeuble. Leur vie est naze à l’heure actuelle. Ne sois pas cette personne qui tire sur des ambulances.
Les choses à faire :
- Si tu entends le petit ange comme si tu étais dans sa chambre, l’isolation de la baraque n’est probablement pas optimale. C’est le moment d’en toucher un mot au propriétaire, ou d’envisager de poser de la moquette / des tapis / de la peinture anti-bruit. Investi également dans des boules quiès et si les parents ne peuvent pas déplacer le lieu de coucher de l’enfant, envisage un temps (si c’est possible) de dormir dans une autre pièce et équipe-toi de boules quiès. Et si tu rechignes à faire tout ceci, car après tout, « Tu n’as rien demandé à personne », la meilleure solution reste encore de déménager. Non, ce n’est pas juste, mais je le répète : tu pourras t’énerver autant que tu veux, c’est le bébé qui a le dernier mot et crois-en ma longue expérience, personne n’a jamais réussi à faire entendre raison à un bébé. C’est vain.
- Autant un jugement ou une critique de leur enfant criard est malvenue (vraiment), autant demander factuellement s’ils peuvent aussi essayer d’isoler au mieux leur habitat (moquette/tapis/bis) et changer le bébé de pièce me semble totalement acceptable.
- Et pendant qu’on y est, fais preuve de bienveillance. Profites-en pour leur demander s’ils ont besoin de quelque chose. Courses, petit service et pourquoi pas baby-sitting pendant qu’ils se reposent. Ils pourraient te renvoyer l’ascenseur un jour. Et puis être gentil gratos, c’est cool aussi.
Bon, je te laisse, je vais visiter une maison au fond des bois pour m’y installer avec le daron (ou peut-être même sans lui),
La bisette,
Ta Daronne
À lire aussi : Chère Daronne, comment faire taire mon voisin bruyant sans finir en prison ?
Crédit photo image de une : Pixabay
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