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Le « bébé Coca » n’est pas un surnom mignon, c’est un problème grave

Un article dans le média Médiacités alerte sur les ravages du soda sur les très jeunes enfants, dans les Hauts-de-France. Une enquête qui fait froid dans le dos.

Virginie Menvielle, journaliste chez Médiacités de Lille, publie un article édifiant sur un problème de santé publique pas encore assez reconnu : celui de ceux qu’on appelle les « bébés Coca ». Mais qu’est-ce que ce phénomène ?

Les « bébés Coca » ou la surconsommation de sucre

Le terme « bébés Coca » est utilisé parfois par les professionnels de santé et de la petite enfance pour désigner les bébés et enfants de moins de six ans aux dents de lait tachées et cariées, à cause de leur consommation quotidienne de boissons sucrées.

Comme Virginie Menvielle l’explique dans son article, nombreux sont les professionnels de santé qui doivent soigner les dents de tout petits enfants qui ont été ravagées par l’ingestion massive de boissons sucrées directement dans le biberon, et ce, dès le plus jeune âge.

Parfois, les dégâts sont si avancés dans la bouche des bambins que la seule solution est de tout arracher en attendant que les dents définitives poussent. Une véritable horreur, dont les parents n’ont malheureusement pas conscience avant d’y être confrontés.

Mais à qui la faute ? Aux parents de ces enfants, la plupart du temps issus de milieux défavorisés ? Pour Stéphanie Leclerc, responsable du pôle petite enfance de la métropole lilloise au sein de l’Établissement public départemental pour soutenir, accompagner, éduquer (EPDSAE) de Lille, que Virginie Menvielle a pu interviewer, les familles de ces enfants sont complètement déstabilisées et dépassées par les évènements :

« Nous accompagnons des parents en grande précarité sociale, qui ne savent parfois pas lire. Ils pensent bien faire et n’ont pas conscience que ce qu’ils font consommer à leurs enfants peut être nocif. Certains ne reçoivent que des biberons de Coca ou d’Ice tea… »

Stéphanie Leclerc pour Médiacités

Les carries précoces chez les plus petits

Angéline Leblanc, qui a pu publier une thèse sur les enfants porteurs de caries précoces, tous originaires de la métropole européenne de Lille, a également été interrogée par Virginie Menvielle. Son constat est édifiant :

« On parle de caries précoces quand elles surviennent chez des enfants de moins de six ans. Dans certains cas, les premières taches sur les dents se manifestent bien avant. Nous voyons parfois des patients d’un an qui ne possèdent que quatre dents, toutes cariées. Il ne reste alors plus que les racines et nous n’avons pas d’autre solution que les extraire. »

Angéline Leblanc pour Médiacités

Pour Angéline Leblanc, les inégalités sociales sont aussi responsables de ce fléau. Si tous les parents ou presque, quelques soient leur statut social, donne des quantités de sucre bien trop importantes à leurs enfants sans avoir forcément conscience du danger que ça peut provoquer pour, entre autre, leur dentition, tous ne peuvent traiter le problème de la même manière :

« Les plus aisées vont aller chez le dentiste dès la première tache et ne se retrouveront pas avec des enfants en grande souffrance à qui il faut arracher des dents. »

Angéline Leblanc pour Médiacités

Si la prévention, via les professionnels de santé et de la petite enfance, reste le seul moyen actuel de réduire les risques de faire vivre des traumatismes importants aux plus petits à cause de l’ingestion massive de ces produits, certaines, comme Angéline Leblanc, demandent à ce que ces boissons soient purement et simplement interdites à la consommation par les enfants de moins de 6 ans.

Il n’y a qu’à taper les mots « carie du biberon » dans Google Image pour réaliser qu’effectivement, nous avons affaire à un véritable problème de santé publique effrayant, dont les autorités de santé doivent se saisir immédiatement.

À lire aussi : Les enfants végétariens sont en bonne santé, selon une nouvelle étude


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Les Commentaires

26
Avatar de Fille du Feu
17 juin 2022 à 21h06
Fille du Feu
Mais des parents devraient quand même être capable de refuser un truc aux enfants non ?
Sur ce point là, il faut bien avoir en tête qu'un parent passe généralement son temps à refuser des trucs à son gosse qui demande en permanence tout un tas de choses (que ce soit de l'attention, un nouveau jouet, un bonbon, c'est assez permanent quoi). Après bah selon chaque personne il y a des choses où le parent dira plus souvent oui parce que : pas envie de gérer la frustration de l'enfant (qui est fréquente aussi, du coup).
3
Voir les 26 commentaires

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