Mardi 14 février, FranceInfo et Le Parisien ont dévoilé les résultats d’une enquête menée par IPSOS pour le Conseil Représentatif des Associations Noires (CRAN). Les résultats sont sans appel : la quasi-totalité des personnes interrogées, noires ou métisses d’ascendance noire, affirment avoir été au moins une fois victimes de discriminations en raison de leur couleur de peau. Ce baromètre, présenté mercredi 15 février à l’Assemblée, met en évidence l’étendue du racisme systémique en France. Retour sur trois chiffres clés du rapport.
9 personnes noires sur 10 victimes de discrimination
91 %. C’est le pourcentage de personnes ayant répondu par l’affirmative à la question « Diriez-vous que dans votre vie de tous les jours, vous personnellement, vous êtes victime de discrimination raciale… ? ». Un résultat édifiant. Toujours selon l’enquête, la majorité de ces discriminations prendraient place dans l’espace public, comme la rue ou les transports en commun : 41 % des personnes interrogées confirment ainsi y avoir été sujettes. En deuxième position, on retrouve le lieu de travail, pour 31 % des sondés.
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1 personne noire sur 2 déjà soumise à un contrôle de police
49 %. C’est la part de personnes noires et métisses d’ascendance noire à avoir été déjà contrôlées au moins une fois par la police. Un chiffre deux fois plus élevé que pour la population française dans son ensemble (23 %).
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1 français sur 3 récalcitrant face à l’idée que son enfant épouse une personne noire
31 % des Français déclarent réagir « mal » si leur enfant épouse une personne noire. Un chiffre qui grimpe à 46 % si le conjoint potentiel est d’origine maghrébine.
Ces résultats sont révélateurs de la négrophobie qui prévaut en France. Au micro de FranceInfo, Patrick Lozès, président du CRAN, a expliqué son souhait d’interpeler les pouvoirs publics, pour qu’ils répondent enfin « politiquement et institutionnellement à la demande de justice et de respect que bafouent quotidiennement les discriminations et le racisme en France ».
Image de Une : Duncan Shaffer
Les Commentaires
Mais en effet ça souligne que le risque de rejet est encore plus important encore si le partenaire est magrébin que s'il est noir. Ce qui n'est pas vraiment surprenant: dans le cadre conjugal la question de la relation se pose également. La religion doit être un facteur de rejet important.
(Évidement la couleur de peau de la personne ne détermine en rien sa pratique religieuse.)
Je dois avouer que je serais pas ravi si mes frères ou soeurs se mettaient en couple avec un croyant pratiquant. Maintenant c'est leur vie, j'en ferais pas un drame si ça arrive.