Parler d’argent, en France, c’est encore tabou. Pourtant, c’est un sujet passionnant… et féministe par certains aspects ! Dans notre rubrique Règlement de comptes, des personnes en tout genre viennent éplucher leur budget, nous parler de leur rapport à l’argent et de leur organisation financière en couple ou en solo. Aujourd’hui, c’est Laure qui a accepté de nous ouvrir ses comptes.
- Prénom : Laure
- Âge : 30 ans
- Métier : juriste
- Salaire net : 1 988 € par mois
- Famille : ses deux chats, Mimi et Chacha
- Lieu de vie : un appartement de 25 m² en Île-de-France dont elle est locataire
Les revenus de Laure
Pour son travail de juriste dans le logement social en CDI, Laure gagne 1 988 € net par mois, après prélèvement à la source. Un salaire qu’elle estime dans la moyenne, et qui lui permettrait de vivre sans se priver si elle n’était pas dans une situation compliquée.
En effet, Laure s’est séparée récemment de son ex-compagnon, avec qui elle avait acheté un appartement.
« La cohabitation étant vraiment difficile, j’ai déménagé. Je dois maintenant régler la moitié d’un crédit immobilier, la moitié des taxes d’habitation et foncières, un loyer et des charges sur mon nouveau logement, avec seulement ma paie, qui n’est pas mirobolante non plus. »
En plus de son salaire, son entreprise lui verse 200 € de tickets restaurants (auxquels elle participe à hauteur de 90 €). Son budget total s’élève donc à 2 188 € mensuels.
Les dépenses de Laure
Laure est propriétaire en indivision d’un appartement acquis avec son ex il y a deux ans. Chaque mois, elle rembourse 590 € de crédit à ce titre ainsi que 126 € pour sa moitié des taxes foncière et d’habitation.
Son ex-compagnon et elle s’étaient engagés sur un crédit de vingt-cinq ans. Pour se défaire de cette charge, ils ont mis l’appartement en vente en début d’année, mais n’ont pas encore eu d’offre concluante.
C’est donc 716 €, soit plus d’un tiers de son budget qui sont absorbé par ce bien dans lequel elle n’habite plus. Elle a en effet déménagé dans un appartement qu’elle loue seule.
« Depuis janvier 2022, je suis locataire d’un petit appartement de 25 m², en grande couronne parisienne, qui me coûte 635 € de loyer. »
Pour pouvoir déménager rapidement, elle a dû avoir recours à un crédit à la consommation qui lui a permis de régler son dépôt de garantie, son déménagement et le premier mois de loyer, entre autres. Elle le rembourse à hauteur de 200 € par mois, pendant encore un an et demi.
« Quand je me suis séparée de mon ex, j’avais peu d’argent de côté et plusieurs grosses dépenses à venir : deux échéances de 750 € pour payer mon master 2, et une échéance de 1 500 € pour mon appareil dentaire.
Ces sommes, je les payais facilement quand j’étais encore en couple et que je vivais à deux, mais seule, avec le déménagement en plus, c’est devenu ingérable. J’ai donc dû faire un crédit. »
Ses factures d’électricité s’élèvent à 55 € par mois. Le reste de ses charges est compris dans son loyer.
Son abonnement à internet lui coûte 23 € mensuels, auxquels s’ajoutent 22 € d’abonnement téléphonique et 12 € pour le service YouTube Premium.
« L’abonnement à YouTube Premium fait partie de mon budget loisir, pour avoir toujours des vidéos à regarder, mais je pense qu’il va falloir que j’arrête cette dépense. Mon frère me paie l’abonnement à Netflix. »
Elle dépense 71 € pour assurer son logement, mais aussi sa voiture — un mode de transport qu’elle utilise le moins possible :
« Je fais des économies en marchant pour aller travailler tous les jours, j’ai environ 35 minutes de marche entre chez moi et mon bureau. Cela me permet de ne pas utiliser ma voiture ni de l’essence. Quand des coûts me tombent dessus comme le contrôle technique ou des réparations, je me restreins sur mon budget tabac. »
« Je maintiens mon abonnement à la salle de sport »
Le tabac est un des rares postes de dépenses non indispensables de Laure, qui compte approximativement 80 € mensuels pour ses cigarettes.
Elle fait ses courses alimentaires exclusivement avec ses tickets restaurant, pour un budget mensuel de 200 €, dans les enseignes qui en prennent au moins deux à la fois. À cela s’ajoutent 50 € de croquettes et de litière pour ses deux chats, et 60 € de dépenses dites « féminines » : une épilation chez une esthéticienne, et deux paquets de protections hygiéniques chaque mois.
Côté loisirs, elle n’a gardé pour dépense régulière que son abonnement à la salle de sport :
« Je maintiens mon engagement à la salle de sport pour 30 € par mois parce que ça me fait du bien d’y aller, même si en ce moment, je déprime un peu donc j’y vais moins souvent. »
« Ma dernière folie, c’est l’achat d’une machine à laver »
Avant son changement de situation, Laure se serait décrite comme dépensière. Un trait de caractère qu’elle explique avoir hérité de sa mère :
« Mon père est très économe (pour ne pas dire complètement radin) et ma mère très dépensière. Je tiens plutôt d’elle : j’étais très dépensière quand j’étais en couple. Ce n’est plus le cas aujourd’hui, je ne peux plus me le permettre.
J’ai tellement utilisé mon découvert ces derniers mois que mon banquier me l’a interdit (ce n’est pas la première fois) »
Aujourd’hui, avec ces deux appartements qui pèsent sur son budget, elle a été amenée à devenir extrêmement attentive à ses finances et aux plus petits détails :
« La moindre dépense doit être budgétée des mois à l’avance, n’ayant pas d’argent de côté du tout. Ma dernière folie, c’est l’achat d’une machine à laver (parce que j’en avais marre d’aller à la laverie) que j’ai payée grâce à une prime exceptionnelle… Et je ne suis pas certaine qu’on puisse considérer cela comme un craquage.
Avant, j’avais parfois des crises aiguës d’achats de fringues, mais je me contrôle désormais : depuis le début de l’année, c’est devenu impossible. J’accepte de temps en temps des dates Tinder pour manger gratuitement (ce qui est assez pathétique maintenant que je l’écris…). »
Les projets de Laure
Pour le moment, Laure ne peut pas mettre d’argent de côté chaque mois.
« À ce jour, mon livret d’épargne affiche zéro. J’essaie de trouver une solution pour partir une semaine en vacances avec des amis, mais je pense que ce sont mes parents qui vont m’aider : ils savent que j’ai besoin de respirer un peu. Ce seront des vacances petit budget, qui ne nous reviendront pas trop cher. »
À moyen terme, elle a pour projet de « vendre l’appartement que j’ai acheté avec mon ex pour me libérer d’un poids financier énorme… et trouver l’amour ! »
Merci à Laure d’avoir répondu à nos questions !
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Crédit photo : Tran Mau Tri Tram / Unsplash
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