« Qu’est ce qui justifie que la mère se retrouve seule avec son nourrisson le 29e jour, à l’issue d’un congé pris par l’autre parent ? » Dans une tribune publiée dans Libération le 9 juillet, le collectif Parents & Féministes, association qui défend une parentalité égalitaire et « sans sexisme », a dénoncé l’inégalité des congés entre celui de la personne désignée comme mère, et le co-parent.
Cette tribune, signée par plus de 100 personnalités issues du militantisme, du monde universitaire, ou encore du monde syndical, dont l’autrice et philosophe Camille Froidevaux-Mettarie, l’universitaire Mathilde Larrère, ou encore le médecin Baptiste Beaulieu est soutenue par la CGT et la CFDT.
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L’allongement du congé paternité jugé « insuffisant »
En effet, depuis le 1er juillet 2021, le congé paternité ou du co-parent a été allongé de 14 à 28 jours, dont sept obligatoires. Mais cela reste « insuffisant » pour le collectif, pour qui cette réforme continue de perpétuer un « archaïsme » : « l’idée qu’il existe un parent principal, la mère, et un parent secondaire », peut-on y lire.
La tribune s’attarde alors à lister les raisons pour lesquelles la mère devrait se retrouver seule après 29 jours de congé du co-parent. Leur santé ? Non, puisqu’elles ont besoin de soutien après l’accueil d’un enfant. L’allaitement ? Non plus, puisqu’il n’empêche pas le parent 2 d’être un soutien. L’intérêt des entreprises ? Certainement pas. « Rien n’indique qu’un congé paternité ou congé co-parent est plus compliqué à gérer qu’un congé maternité », affirme la tribune.
Pour un allongement « significatif » du congé du co-parent
Face à tous ces constats, le collectif Parents & Féministes appelle à un allongement « significatif » du congé du coparent et une revalorisation de la rémunération du congé parental, car ceci serait notamment un levier contre la dépression post-partum des mères. En clair, le collectif souhaite que le congé paternité de longue durée s’installe durablement en France.
Mais si le nombre de bénéficiaires du congé paternité ou co-parent a augmenté de 11 % depuis son allongement, sa pratique reste encore loin d’être acquise dans toutes les entreprises, bien que cela soit légal.
Si certains s’arrangent avec leur entreprise afin d’obtenir plus de jours de congés, d’autres, comme des cadres supérieurs, se sont vus sanctionnés par leurs employeurs pour avoir voulu en bénéficier, comme l’ont rapporté nos confrères du Parisien.
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