Pour survivre, les plus précaires n’ont souvent que l’aide associative. Créée en 2020, l’association MaMaMa distribue aux mères isolées des colis de première nécessité alimentaire et d’hygiène spécifiquement destinés au moins de trois ans. Alors que l’inflation fragilise l’équilibre de familles déjà précaires, ces dons ont permis à 70 000 mères de subvenir aux besoins de leurs bébés. MaMaMa voit pourtant son avenir compromis depuis que la mairie souhaite récupérer des locaux pourtant alloués gracieusement, et ne recule devant rien pour faire céder l’association.
Une association pour les mères isolées et leurs bébés
Depuis 2020, l’association MaMaMa vient en aide aux mères isolées de bébés de Seine-Saint-Denis et d’ailleurs. Spécialisée dans l’accueil des tout petits, MaMaMa distribue des colis de première nécessité adaptés aux moins de trois ans.
« Les besoins des bébés sont vraiment spécifiques jusqu’à cet âge et représentent une charge financière lourde pour les mères » explique Magali, une des trois fondatrices de l’association au magazine Causette.
Depuis sa création, l’association a récolté plus de 5 millions d’euros de produits de première nécessité alimentaire et d’hygiène, et a déjà aidé plus de 70 000 familles. Grâce aux 1 500 bénévoles de l’association, plus de 1000 colis sont distribués chaque semaine. Pour rémunérer ses neuf salariés et gérer la partie opérationnelle et logistique, MaMaMa reçoit également des dons de la part de la Fondation des femmes, de la Fondation de France et de soutiens privés.
L’association violemment menacée d’expulsion par la municipalité
Les parents isolés et précaires ne peuvent souvent compter que sur l’aide associative pour subvenir aux besoins de leurs enfants. L’avenir de MaMaMa est pourtant menacé. En 2020, la municipalité met un entrepôt à la disposition de l’association en pleine expansion.
Elle signe alors une convention d’occupation temporaire à titre gratuit et renouvelable. En juillet 2021, MaMaMa est malgré tout priée de quitter les lieux pour occupation sans droit ni titre. L’association propose de payer un loyer, mais découvre en décembre 2021 que le montant de ce loyer sera de 18 000 euros mensuels. L’association n’a pas les moyens de régler cette somme aberrante et se bat pour annuler cette décision injuste.
Son refus d’obtempérer et sa lutte en faveur des familles isolées font actuellement l’objet d’une campagne d’intimidation. Les bénévoles sont victimes de menaces de la part d’individus se déclarant proches du maire. Du matériel est régulièrement volé ou dégradé, ce qui impacte le bon déroulement logistique des différentes missions.
L’association a porté plainte contre le maire Mathieu Hanotin et son adjoint Shems El Khalfaoui pour non-dénonciation de crime et de délit, corruption passive et trafic d’influence. L’expulsion de l’association sera plaidée au tribunal de grande instance de Bobigny le 13 janvier prochain.
Tous ceux qui sont touchés par cette cause sont invités à se regrouper devant le tribunal pour exprimer leur soutien ainsi qu’à signer la pétition en ligne.
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Crédit photo image de une : Pixelshot
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