Pour compléter ce dossier Japon, je ne pouvais résister à l’appel de l’article Art Contemporain. Parce que même si on en parle trop peu, les artistes japonais ont leur place dans l’histoire de l’art ! La preuve ici, avec 5 artistes principaux, dont le flamboyant Takashi Murakami, digne représentant de l’exentricité japonaise !
Le traumatisme de la bombe
Episode malheureux de l’histoire du Japon, l’attaque à la bombe nucléaire pendant la Deuxième Guerre Mondiale a traumatisé plus d’un Japonais, dont certains artistes qui le retranscrivent dans leurs oeuvres. Deux artistes Japonais ont réellement axé la majorité de leur travail sur ce thème.
Tetsumi Kudo
Le jour de l’attaque à la bombe nucléaire représente pour lui l’An Zéro. A partir de ce moment, il va développer un esprit écologique : repenser le monde par rapport au nouveau milieu dans lequel nous évoluons, et par rapport aux corps humains.
De ces corps, il en garde des images traumatisantes de mutilations et d’horreur. C’est pourquoi on retrouve dans ses sculptures de nombreuses formes organiques, certaines pouvant s’apparenter à des moraceaux de corps humains. Ces formes sont présentées enfermées dans des boites en verre ou des cages dorées.
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Meditation between memory and future
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Portrait of artist in the crisis, 1976
Il utilisera à maintes reprises son propre corps dans ses oeuvres, ce qui le poussera par la suite à se tourner vers la réalisation de happenings (performances artistiques), à tendance sado-maso parfois : il traite de la relation corps masculin et sexualité. A la fin de sa vie, il travaillera même avec les Actionnistes Viennois (ces sympathiques garçons qui se cruxifient nus à l’intérieur d’un boeuf écorché vif, miam).
Kenji Yanobe
Il part de la même perception de la bombe que son compatriote Kudo, ajouté à cela l’épisode des attentats au gaz Sarin dans le métro de Tokyo en 1995, cela vous donne à la fois un traumatisme mais aussi une véritable paranoïa.
Son travail va alors se développer autour de de l’idée de survie face à toutes les attaques possibles et inimaginables : nucléaire, bactériologique, radioactif… Il travaille donc sur des sculptures représentant de nouveaux appareils permettant aux humains de survivre, mais aussi des équipements tels que des scaphandres géants. Ces sculptures sont en taille réelle, les humains représentés par des espèces de poupées grossières. On note tout de même une certaine dérision dans son travail : il pense même à nos amis les z’animaux en leur confectionnant des scaphandres de survie.
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Combinaison de survie, série Jaune
Du côté des filles
Les nippones ne sont pas en reste au sein de l’art contemporain. Elle savent s’imposer par une pratique sûre et parfois revendicatrice.
Shigeko Kubota
Déjà pour situer le personnage, la madame est mariée à Nam June Paik, pionnier et maitre incontesté de l’art vidéo. Autant dire qu’à eux deux ils forment le it-couple des années 70 au sein de l’art contemporain.
Shigeko s’intéresse dans un premier temps au personnage de Marcel Duchamp en lui consacrant de nombreuses oeuvres afin de rendre hommage au personnage qui a boulversifié un bon bout de l’art contemporain. A retenir absoluement : le remake du Nu descendant un escalier version vrai escalier et art vidéo.
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Nu descendant l’escalier, 1975
Ensuite, Kubota deviendra une star du mouvement Fluxus. On retiendra une de ses oeuvres, ZI oeuvre : The Vagina Painting. Kubota, accroupie sur une toile au sol, un pinceau accroché à la culotte, trempé dans de la peinture rouge (forcément). Le parallèle entre la création artistique et la procréation féminine est vite fait. Ca sera l’oeuvre la plus féministe du mouvement.
Atsuko Tanaka
Dans un tout autre style, l’artiste se classe dans le mouvement Japonais Gutaï (pour être très concis : un mouvement fondateur de l’art que nous connaissons aujourd’hui, préviligiant les oeuvres in situ et la gestualité picturale).
Et de la gestualité picturale, il va y en avoir avec Tanaka. En effet, elle réalise de grands tableaux, très colorés, où la gestualité prime avant tout. Cela donne des tableaux très dynamiques, voire nerveux où on ressent vraiment la frénésie de l’artiste au moment où elle l’a réalisé.
Cependant, elle est surtout connue pour une oeuvre antérieure à cette période picturale. La fameuse Electric Dress : une robe réalisée entièrement en néons de différentes couleurs, qu’elle portera elle-même pour la vernissage d’une de ses expositions.
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Electric Dress
Takashi Murakami
Le fameux, l’immanquable, l’irremplacable Takashi Murakami. Qui ne connait pas ? Si ce n’est de nom, de visu certainement. Artiste pop par excellence, il prône un « nouveau japonisme ». Il s’inspire en très grande partie de l’imagerie manga, et est aussi très influencé par le mouvement kitsch et le kawaï. Il mélange joyeusement tout ça, et ça donne nombres de sculptures, peintures et objets dérivés tels que des papiers peints, de la vaiselles et des peluches. Le parallèle avec Monsieur Andy Warhol n’est pas loin puisque Murakami a lui aussi le sens des affaires. Outre les objets dérivés, il a monté sa propre société de publicité appelée KaiKai Kiki (tout un programme) qui gère la promotion et la production d’artistes et de créations artistiques.
En vrac, dans son oeuvre tu pourras retrouver : des fleurs rigolotes qui sourient, des montres aux dents acérées, des jeunes hommes fiers de leur sexualité (disons ça comme ça, en vrai, c’est plus trash)… Le tout en scultprures de résine, en peinture ou en sérigraphie.
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My Lonesome Cowboy (t’attends VRAIMENT pas à voir Lucky Luke)
Chère fashion addict, tu as du sans le savoir, reluqué ou même acheté un produit réalisé par notre ami Takashi. Oui oui. Il a collaboré avec la ligne de bagagerie Louis Vuitton, pour leur réaliser un nouveau motif.
Récement, pour fêter 6 ans de partenariat, Murakami a réalisé une vidéo, appelée Superflat First Love, qui fait echo à une autre vidéo, Superflat 2, qui elle est à l’origine de la collaboration entre Vuitton et Murakami (dedans, la personnage principale rencontre Gaston Louis Vuitton).
https://www.youtube.com/watch?v=yqaXxSBZTZc
La musique devient insupportable au bout de 12 secondes, mais c’est un très beau clip !
Pour les détails et rumeurs : sache que si tu veux être presque sûre d’admirer du Murakami, c’est dans la galerie d’Emmanuel Perrotin à Paris qu’il aime sièger. Pour la rumeur, il se pourrait qu’en 2010, ce soit au tour de Takashi d’avoir les honneurs de Versailles… Après des homards géants et un carosse en origami, des fleurs multicolores pourraient bien venir s’installer dans le trône de Louis XIV.
Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.
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