J’aime profondément la langue française, son vocabulaire, son Histoire, ses nuances et sa grammaire.
L’un de ses aspects qui me fascine le plus est son évolution, n’en déplaise aux puristes et académiciens.
La langue française est-elle vouée à disparaître ?
C’est justement de ce sujet que traite le livre Les Mots du Bitume, d’Aurore Vincenti, ainsi que son intervention dans une vidéo de France Info.
À l’heure où de nombreux puristes s’entêtent à conserver une grammaire et une syntaxe intacte depuis des siècles, sans lui laisser la moindre perspective d’évolution, je suis assez satisfaite par l’opinion qu’exprime Aurore Vincent.
L’argot est une poésie du vivant
, l’adaptation du langage aux nécessités de l’expression.
Je trouve ça magnifique, autant que j’adore utiliser des termes comme « prolixe » ou « taciturne », juste parce que je trouve ces mots beaux et trop peu utilisés. J’adresse une spéciale dédicace à l’expression « subtil distingo » qui berce mes tympans à chaque fois que je l’entends.
Le français est une langue vivante, n’en déplaise aux puritains
J’aime la langue française, j’aime la voir grandir et faire éclore ses mots, nouveautés, expressions et argots.
J’aime le rap, le slam, comme j’aime les chansons des années 50, 30, le maniement des termes et des sonorités.
Car le français, contrairement au latin ou au grec ancien, est une langue vivante. C’est là que « langue vivante » prend tout son sens, et qu’il ne s’agit plus d’un simple acronyme sur ton emploi du temps : « LV1 », « LV2 ».
J’ai parfois tendance à être ou paraître snob intellectuelle, mais je déteste le puritanisme linguistique.
(Oui. Je sais. Cette phrase sonne très snob intellectuelle et puritaniste linguistique.)
Le pouvoir des mots est important, et à l’instar du novlangue orwellien, les termes que nous utilisons façonnent notre société. Je pense qu’il faut en avoir conscience pour maîtriser cet impact, en faire quelque chose de positif, ou du moins qui corresponde à notre regard et à nos objectifs.
Tout cela pour dire combien il me semble primordial de laisser le langage évoluer, et de l’écouter grandir, puis transformer notre vision du monde.
Et toi, qu’en penses-tu ? Es-tu irrité·e par les évolutions de la langue, ou mélanges-tu astucieusement argot et français classique ?
À lire aussi : Pourquoi la réforme de l’orthographe est une bonne chose pour la langue française ?
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Les Commentaires
Il est intéressant de noter que jusqu’au traité de Versailles en 1919, les traités internationaux étaient systématiquement rédigés en français.
Pour les franglais et autre gloubiboulga linguistiques forts éloignés de ce qui se pratique dans les universités de lettres, cela ne me choque pas du tout. Déjà au moyen-âge, les ecclésiastiques de haut rang utilisaient un latin de bon niveau alors que les marchands et marins méditerranéens utilisaient une langue véhiculaire qu’on nomme la "lingua franca" et qui mélangeait des mots français, italien, espagnol, catalan, portugais, turc, maltais, arabes.
La grande différence avec le passé c’est qu’entre l’éducation généralisée et les moyens de communication modernes on doit à la fois être des “académicien/nes” qui maîtrisent leur langue maternelle (malgré pour nous autre francophone, l’avantage de sa moindre vernacularité) et en même temps des “marchand(e)s”capables d’échanger avec le monde entier.