S’agit-il d’une avancée concrète pour l’amélioration des droits sexuels et reproductifs en France ?
Dans une interview au Parisien, Christophe Castaner, chef de groupe LREM à l’Assemblée nationale a annoncé sa volonté d’inscrire à l’ordre du jour une proposition de loi pour allonger le délai d’accès à l’IVG, le faisant passer de 12 à 14 semaines : « Je tiens, comme beaucoup de députés de mon groupe, à ce qu’elle soit inscrite sur notre ordre du jour fin novembre. »
Cette proposition est loin d’être inédite : début 2021, le Sénat avait rejeté une proposition similaire, portée par la députée Albane Gaillot. Cette dernière a salué la décision de LREM de remettre sur la table le sujet du délai d’accès à l’IVG :
Un accès à l’IVG encore trop compliqué et inégal
Si elle reste très prudente quant au calendrier, Albane Gaillot s’est réjouit de cette « bonne nouvelle pour toutes les femmes » auprès de France Info ce matin.
Elle a notamment rappelé qu’il s’agit aujourd’hui d’« une nécessité » pour lutter contre les encore trop nombreux obstacles et inégalités pour accéder à l’IVG, « les difficultés territoriales, les difficultés d’information ».
Cette mesure, soutenue notamment par le Planning familial, permettrait d’éviter à des milliers de femmes chaque année de devoir se rendre à l’étranger, notamment en Espagne ou au Pays-Bas, en raison d’un dépassement du délai légal en France.
Une opportunité en novembre ?
« En France, l’avortement n’est pas menacé en droit, mais il l’est dans la pratique. Il y a de vraies inégalités territoriales et sociales. Si on veut garantir un droit réel et égal à celles qui doivent être protégées, il est nécessaire d’allonger les délais » a estimé Christophe Castaner.
Mais si la proposition a été retoquée il y a quelques mois, pourquoi aurait-elle une chance de repasser avec succès devant les sénateurs et sénatrices ? L’ancien ministre mise sur la niche parlementaire de novembre qui permettra à son groupe d’avoir la main sur l’ordre du jour :
«Même si le Sénat la rejette en deuxième lecture, nous aurions le temps, en janvier-février de l’adopter définitivement à l’Assemblée ».
Si Christophe Castaner se montre volontaire, c’est un autre son de cloche qu’Emmanuel Macron a fait entendre sur le sujet de l’allongement du délai d’accès à l’IVG, jugeant que l’acte est « plus traumatisant dans ces délais-là ».
« Seules les femmes savent ce qui est traumatisant », a rétorqué ce matin la députée Albane Gaillot.
« Ce qui est traumatisant c’est de mener une grossesse non désirée à son terme. »
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Crédit photo : Gayatri Malhotra via Unsplash
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