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Aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours eu l’alcool « social », de même pour la cigarette. C’est-à-dire que je buvais uniquement, ou presque, quand j’étais avec des amis, en soirée.
Avoir l’alcool mondain
Quand j’étais à la fac, cela voulait aussi dire beaucoup, parce qu’on sortait beaucoup et que, même les jours où on ne sortait pas, il y avait systématiquement une bière ou un verre après les cours (parfois assez tôt d’ailleurs, quand on sortait de cours à 16h, on pouvait avoir bu une bouteille de vin ou plusieurs pintes à 19h).
Ça n’a jamais vraiment été un problème pour moi, parce que je n’étais pas non plus ivre, je n’ai jamais bu à outrance, c’était juste vraiment étrange de prendre un coca ou autre lors de ces moments.
Comme on avait pas beaucoup d’argent, c’était quelque part aussi plus intéressant de prendre de la bière plutôt que des soft.
Parce que dans le bar dans lequel nous allions à l’époque, il y avait des happy hours comme on appelle ça (c’était il y a plus de quinze ans, mais j’imagine que ça fonctionne toujours pareil).
Alcool et activité physique ne font pas bon ménage
En revanche, je suis une personne assez sportive (j’ai fait du volley en compétition) et ces années fac durant lesquelles je sortais et buvais quasiment chaque jour, sauf quand je rentrais chez mes parents le week-end (quoique), ont fait que j’ai dû mettre le volley et l’activité physique de côté. Je ne pratiquais plus que quelques matchs informels avec les amis du village dont je suis originaire.
Mais je sentais bien que ma forme physique n’était plus tout à fait la même. J’étais fatiguée beaucoup plus en amont pendant le match qu’auparavant. Je ne faisais pas vraiment le lien avec l’alcool mais plutôt avec les cours qui prenaient beaucoup de place dans ma vie (les partiels, dans mes souvenirs, s’enchainaient pas mal).
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Prise de conscience suite à une hospitalisation
En troisième année de licence, j’ai été hospitalisée quelques jours pour un ulcère à l’estomac. Par la suite, j’ai dû adapter mon alimentation et j’ai été obligée de bannir l’alcool un certain temps.
Au début, pour être honnête, c’était assez difficile. J’avais un réel manque que je n’avais pas identifié jusque-là, qui m’a carrément fait peur. Puis, j’ai eu le sentiment d’être un peu la trouble-fête quand je ne buvais pas. Mécaniquement, j’étais dans une humeur moins festive et je rentrais plus tôt chez moi.
Certaines fréquentations de la fac ont fini par ne plus m’inviter aux soirées parce que j’étais, je cite, « moins fun qu’avant avec son problème ». Sympa n’est-ce pas… ?
Ça a été assez dur à vivre. Même si mes amis, les vrais, ont été là pour moi, j’ai réalisé que l’alcool était une condition sociale et qu’on pouvait rapidement être mis de côté si on ne la remplissait plus. Je n’avais plus envie de dépendre de ça. Je trouvais que, finalement, ça avait engendré des relations sociales peu honnêtes et vraies.
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« J’ai constaté l’impact positif sur ma santé, de l’arrêt de l’alcool »
Puis, j’ai constaté l’impact positif sur ma santé, de l’arrêt de l’alcool. Je me sentais moins fatiguée, de meilleure humeur. Je n’avais évidemment plus de gueules de bois.
Car quoi qu’on dise, même s’il s’agit d’un verre ou deux, les lendemains sont toujours plus difficiles que quand on ne boit pas.
En parallèle, je me suis inscrite dans un club de volley pas loin de ma fac, et le fait de reprendre m’a fait le plus grand bien. Petit à petit, je n’avais tout simplement plus envie de boire du tout.
J’ai fini, d’ailleurs, par réaliser que je n’aimais pas la bière, après en avoir consommé des litres et des litres pendant trois ans (c’est ironique, non ?).
Réapprivoiser son rapport à l’alcool
Cette époque est aujourd’hui bien loin. Mais depuis, j’ai réapprivoisé mon lien et ma relation à l’alcool. Si j’ai complètement arrêté l’alcool pendant les deux années qui ont fait suite à mon ulcère, j’ai par la suite recommencé à boire, mais cette fois-ci, avec l’intention de boire uniquement quand j’en ai envie, et pas par obligation sociale. Et avec l’idée de découvrir, par exemple, les bons vins, les associations avec la nourriture, etc.
Aujourd’hui, j’ai une relation très saine à l’alcool. Je bois uniquement quand je le veux, des alcools qui me plaisent (comme le vin blanc ou le vin rouge). Je n’ai plus bu une bière depuis des années, et je ne consomme jamais d’alcool fort, dont je trouve le goût infecte.
Je me sens beaucoup mieux depuis. Et finalement, avec le temps, mon cercle d’amis s’est aussi affiné pour se centrer autour de personnes avec qui j’aime sincèrement passer du temps, et pour qui c’est réciproque, sans condition d’alcool ou pas.
Car même si j’ai quinze ans de plus, oui, je constate encore que dans les entourages de mes amis, l’alcool peut parfois rester une condition aux moments de sociabilité de nombreuses personnes… Et c’est bien dommage.
Je n’ai pas d’enfant, mais j’en souhaite, et je pense que le jour où cela arrivera, j’aurais un échange très rapidement avec eux sur ce sujet, lorsqu’ils auront l’âge.
Car pour moi, ce rapport malsain à l’alcool commence aussi très tôt dans nos vies, souvent à l’adolescence et peut jeter les dés d’une relation soit très saine, soit malsaine.
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