Le scandale du lait contaminé Lactalis a donné des cauchemars à de nombreux parents. Malgré un fort retentissement au moment des faits, les acteurs publics et privés du secteur agroalimentaire n’ont toujours pas mis en application les recommandations des autorités sanitaires. La mise en examen du géant des produits laitier relance le débat sur l’opacité des fabricants et le manque d’efficacité des pouvoirs publics en termes de contrôles.
Le scandale du lait contaminé
Cinq ans après le scandale du lait infantile contaminé, le groupe Lactalis et sa filiale Célia laiterie ont été mis en examen pour tromperie aggravée et blessures involontaires et inexécution de mesures de retrait et rappel.
En 2017, une cinquantaine d’enfants avaient été contaminés par la salmonelle après avoir consommé du lait produit par la filiale mayennaise de Lactalis. Cette bactérie provoque des intoxications alimentaires dont la sévérité varie en fonction des individus. Si elle peut s’apparenter à une simple gastro-entérite, les plus fragiles, à l’instar des petits enfants, peuvent développer des symptômes très graves.
Lactalis avait été vivement critiqué pour sa gestion de la crise, entre manque de transparence et lenteur à retirer de la vente tous les produits suspects, malgré la mesure de retrait et de rappel imposée au moment des faits. Le groupe avait par ailleurs « omis » de transmettre certaines informations aux autorités. Enfin, le protocole de contrôle sanitaire de l’usine incriminée avait révélé des lacunes et l’établissement avait dû interrompre la production pendant six mois.
Des contrôles sanitaires insuffisants
Depuis, d’autres scandales sanitaires similaires ont ébranlé le secteur de l’agroalimentaire. Récemment, des pizzas Buitoni (Nestlé) infectées par la bactérie E.coli et des chocolats Kinders (Ferrero) contaminés par la salmonelle ont intoxiqué parfois gravement plus de 200 personnes, dont de nombreux enfants.
Dans une analyse publiée en avril dernier, le quotidien Le Monde regrettait que l’épisode Lactalis n’ait pas entraîné des actions concrètes qui auraient pu éviter la commercialisation de nouveaux aliments contaminés. Le scandale avait pourtant fait l’objet d’un rapport parlementaire, suivi de recommandations permettant d’assurer la sécurité alimentaire des consommateurs. Plus de contrôles et plus de moyens, meilleure traçabilité, simplification des procédures, police alimentaire unique, autant de mesures qui n’ont toujours pas été implémentées.
Le ministère de la Santé, de l’économie et de l’agriculture continuent de superviser indépendamment les étapes de production qui les concernent et les effectifs dédiés n’ont toujours pas été renforcés. Espérons que cette mise en examen permettra de relancer le débat.
Crédit photo image de Une : Sarah Chai sur Pexels
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