Les vacances d’été sont l’occasion rêvée pour la famille de se retrouver, de partager des moments de qualité, de faire de grands dîners dans une atmosphère de convivialité, mais aussi de jouer aux jeux de société. Les tout-petits de la fratrie peuvent aussi être de la partie et prendre part auxdits jeux, à l’instar de la Bonne paye, de Uno, ou encore de Monopoly. Si l’intérêt de ces derniers est de partager des instants familiaux de qualité, certains enfants prennent le jeu très au sérieux et veulent à tout prix gagner. Face à une telle implication émotionnelle, quelques parents protecteurs, attendris par leur petit bichon et animés par l’envie de ne pas le contrarier, se mettent à jouer sans conviction pour le laisser l’emporter. Mais est-ce une bonne idée ? Quelles peuvent être les conséquences psychologiques sur l’enfant concerné ?
Laisser son enfant gagner : oui, mais seulement pour les premières parties
Les spécialistes en parentalité interrogés par nos confrères du média Naître et Grandir* expliquent qu’il faut effectivement laisser gagner son enfant, mais pas tout le temps. À titre d’exemple, lors d’une soirée familiale spéciale jeux de société, il faudrait seulement le laisser gagner les premières parties.
Pourquoi ? Parce qu’en permettant sa victoire sans qu’il n’ait à voir qu’on l’a facilitée, on booste sa confiance en soi et on le “blinde” pour affronter les défaites à venir sur le court terme (contre nous durant la soirée jeux) et sur le long terme (contre les autres enfants lors d’autres jeux). En effet, ayant déjà accumulé plusieurs succès par le passé, il sait qu’il a les capacités de gagner, et une défaite ne viendra pas directement altérer la valeur qu’il perçoit de lui-même.
Donner l’exemple du “bon joueur”
Outre le fait de renforcer son estime de soi, le laisser gagner de temps en temps nous donne également la possibilité de lui apprendre à “bien” perdre. Notre enfant apprend à partir des mots qu’on lui adresse, mais aussi en observant le comportement que l’on adopte. Dans une partie où il gagne et où l’on perd, on peut ainsi lui montrer comment être un bon joueur à travers notre manière de réagir face à la défaite. En ce sens, les psychologues avancent qu’il est intéressant de mettre en lumière notre déception tout en relativisant notre échec, avec des phrases telles que : “J’aurais bien aimé gagner”, “Je pensais vraiment que j’allais gagner cette partie ! Mais ce n’est pas grave, je m’entraînerai davantage pour pouvoir gagner les prochaines fois.”
Ils ajoutent que vous pouvez également demander de l’aide à votre bambin, histoire de légitimer ses capacités et lui montrer qu’il est normal de solliciter l’aide d’autrui quand on en ressent le besoin : “Tu pourrais m’aider la prochaine fois ?”, “Qu’est-ce que tu aurais fait si tu étais à ma place ?”
Enfin, suite à votre défaite, il est aussi recommandé de mettre l’accent sur le plaisir pris pendant le jeu plutôt que sur le résultat. Un jeu de société, c’est avant tout fait pour jouer et pas seulement pour gagner !
Le laisser perdre pour lui apprendre à perdre
Le danger avec le fait de systématiquement le laisser gagner, c’est de lui faire penser qu’il est invincible et qu’il ne pourra jamais être battu par qui que ce soit. Dans ce cas de figure, la moindre petite défaite l’affectera profondément et fera voler en éclats sa confiance en soi.
Et pour les parents qui sont réticents à l’idée de le laisser perdre car ils ont peur de lui faire de la peine, sachez que le fait de s’incliner devant vous est plus facile à digérer pour lui que le fait de perdre contre les autres enfants de son âge :
Puisque vous connaissez le jeu et que vous avez plus d’expérience, votre enfant trouve cela plus normal que vous gagniez. Lorsqu’il joue contre un ami du même âge, votre enfant se compare à un égal et peut avoir du mal à ce que quelqu’un soit meilleur qu’il ne l’est.*
Naître et grandir
De plus, en perdant contre l’un de ses parents, il apprend à vivre la défaite dans les conditions les plus agréables pour lui. En effet, vous ne profiterez pas de cette victoire pour vous moquer de lui ou le rabaisser ; contrairement à certains enfants qui, en raison de leur immaturité, pourraient faire preuve de cruauté ou d’insensibilité.
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