Le harcèlement de rue a encore de beaux jours devant lui, malheureusement.
Il ne faut pas que je remonte bien loin dans mes souvenirs pour me rappeler de la dernière remarque reçue dans la rue, alors que je n’avais rien demandé.
Et non, il ne s’agissait pas d’un « bonjour madmoizelle », bien que ceux-là ne soient pas davantage tolérables.
« Wooo la p’tite elle a des gros seins ! »
Laisse les filles tranquilles, un collectif contre le harcèlement de rue
Peut-être parce que j’étais accompagnée, mais aussi parce que je n’ai plus envie de baisser les yeux, j’ai répondu.
« – Pardon ?
— Non mais c’était un compliment hein !
– Je crois pas non, et même si c’était le cas j’ai pas demandé d’avis. »
Je suis repartie, fulminante mais ravie de voir l’importun marmonné dans sa barbe, confus et honteux.
Ceci est un exemple de réponse au harcèlement de rue a posteriori, une fois qu’il a eu lieu.
Mais quid de délivrer un message de prévention, directement dans la rue ? C’est ce que fait le collectif Laisse les filles tranquilles
.
Le message est clair et sans ambiguïté, il s’adresse à tous ceux qui seraient tentés de lâcher un énième « compliment » à une inconnue, de lancer encore une invitation à « faire un tour en voiture », ou d’éructer une insulte à la vue d’un décolleté.
Sous forme d’affiches, de pochoirs, de stickers, le slogan est l’œuvre de trois jeunes femmes désireuses de rester anonymes.
Il est placardé dans les rues et les quartiers de Bruxelles sans exception, car le harcèlement est l’affaire de tous.
Le harcèlement, l’affaire de tous selon Laisse les filles tranquilles
Depuis le début de leur initiative, les street-artistes ont diversifié leurs messages.
Accolés à « Laisse les filles tranquilles », sont venus se poser « Laisse les pédés tranquilles », « Laisse les gouines tranquilles », « Laisse les folles tranquilles », « Laisse les queer tranquilles », « Laisse mes sœurs tranquilles », « Laisse les gays tranquilles »…
Car oui, les victimes du harcèlement de rue sont bien plus nombreuses qu’on ne le croit.
D’ailleurs, si leurs actions se concentrent pour l’instant en Belgique, j’aimerais personnellement en voir de similaires en France – en particulier depuis qu’on constate une recrudescence des agressions LGBT-phobes.
D’ici à ce qu’elles viennent de ce côté de la frontière, tu peux leur demander des stickers à coller toi-même via leur compte Instagram !
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Écoutez Laisse-moi kiffer, le podcast de recommandations culturelles de Madmoizelle.
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