Bonne nouvelle, les scientifiques ont trouvé la meilleure excuse à fournir à votre boss pour éviter de travailler en open space.
Mauvaise nouvelle, cela signifie que jusqu’à maintenant, l’air que vous respiriez au bureau était non seulement très pollué, mais qu’il vous rendait aussi moins performante et moins concentrée…
L’air des bureaux, pollué et néfaste
Contrairement à ce qu’on peut penser, l’air intérieur est nettement plus pollué que celui qu’on respire en extérieur — et ce, même si vous traversez une grande artère fumante de pots d’échappement en pleine heure de pointe.
Dans un espace clos, non seulement la pollution du dehors s’immisce sournoisement par les ouvertures, mais les produits ménagers, les matériaux de construction, les colles utilisées pour l’ameublement, et les appareils électroniques ou à combustion ajoutent leur lot de polluants peu ragoûtants.
Et dans les bureaux, même les plus modernes, c’est encore pire ! Ajoutez à cela une concentration en CO2 dégagée par la respiration de vingtaine de collègues agglutinés dans un open space mal aéré, et on vous laisse imaginer les dégâts sur la santé : entre autres réjouissances, l’air intérieur peut provoquer de l’asthme, des allergies respiratoires, des irritations du nez et des voies respiratoires, et même un effet cancérigène.
Mais l’air souillé de nos lieux de travail n’est pas seulement mauvais pour notre santé, il l’est aussi pour nos capacités cognitives. Une récente étude menée pendant un an dans les bureaux de six pays du monde entier a montré qu’il existait « une relation directe entre la quantité de particules fines dans l’air et les mauvaises performances des personnes. »
Autrement dit, plus l’air des bureaux est pollué, moins les employés seraient efficaces et réfléchis.
Nos cerveaux au ralenti dans les open spaces
Pour arriver à ces résultats, les chercheurs ont observé les niveaux de pollution autour des employés de bureau en Chine, Inde, Mexique, Thaïlande, États-Unis et Royaume-Uni, pendant un an au moment où ils passaient des tests. Ces tests cognitifs évaluaient à la fois l’attention sélective, la vitesse cognitive et la mémoire de travail.
Résultats : les personnes testées sur leur lieu de travail semblent « sensiblement plus lentes dans leur tâche si le bureau est rempli d’air pollué ».
Et si les employés travaillant dans un environnement impur sont interrompus par l’appel d’une cliente ou sollicités par un collègue, l’étude montre qu’ils et elles mettront plus de temps à se remettre au travail que la normale.
Votre manque de concentration en open space n’est donc peut-être pas seulement due à vos beuveries de la veille ou au brouhaha de vos collègues qui se racontent leur week-end…
Un peu d’air, de l’air !
Votre boîte possède des locaux tout neufs ? Vous n’êtes pas non plus épargnée. L’étude souligne que même lorsque le bâtiment est récent, ce type de ralentissement cognitif lié à la pollution est observé.
Point positif depuis l’apparition du Covid et de la distanciation sociale dans nos vies : on réfléchit davantage à des solutions pour coexister sur les lieux de travail sans se contaminer et… on aère davantage !
Du pain béni pour un environnement de travail un poil plus sain.
Autre solution pour ne pas pédaler dans la semoule devant son ordinateur ? Tout simplement faire circuler plus d’air de l’extérieur pour tenter de diminuer les quantités en CO2.
Reste aux entreprises de mettre en place tout le reste — entre autres, installer des filtres antiparticules fines à l’intérieur des bâtiments, et organiser des roulements pour ne pas saturer les bureaux sont déjà de bons débuts. Au boulot !
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Crédit photo : fauxels (Pexels) et Eli Sommer (Pexels)
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