C’est une petite séquence réjouissante qui circule depuis hier sur Twitter. Un extrait de l’émission C ce soir du 1er novembre sur France 5 montre la militante Camille Étienne rappelait à la député macroniste Maud Bregeon une leçon d’histoire qui résonne ironiquement avec les mobilisations actuelles et les questionnements sur certains modes d’action radicale, notamment après l’aspergeage d’œuvres dans des musées.
Pour Maud Bregeon, élue Rennaissance des Hauts-de-Seine, il y un cadre pour marquer son opposition, et dans le cas qui faisait débat dans l’émission, celle aux méga-bassines qui doivent être creusées à Sainte-Soline dans les Deux-Sèvres. De nombreuses organisations de défense de l’environnement dénoncent ce projet. Depuis plusieurs jours, des manifestants tentent d’empêcher la poursuite des travaux. Le ministre de l’Intérieur n’a pas hésité à qualifier ces militants d’écoterroristes.
Le respect de la loi prime-t-il avant tout, quelle que soit l’importance de la cause que l’on défend ? Ou bien la fin justifie-t-elle les moyens ?
Quand l’Histoire montre la nécessité de la radicalité
Alors que Maud Bregeon maintient qu’elle est attachée à l’État de droit, Camille Étienne lui rappelle un petit détail : les grandes avancées ne se sont jamais faites en demandant poliment : « Si vous pouvez voter en tant que femme, c’est parce que des femmes avant vous ont désobéi. »
Elle développe à travers cet exemple le nécessaire équilibre à trouver entre différents modes d’action : « Toutes les victoires civiles, tous les droits qu’on a obtenus, en tant que femme notamment, on les doit aussi à la collaboration étroite entre une branche plus modérée et ce qu’on appelle la théorie d’un flanc radical. Ce flanc radical, il est nécessaire. » :
« Dans les Suffragettes, il y a eu le WSPU [Women’s Social and Political Union, groupe féministe non-mixte du début du XXe siècle connu pour ses actions radicales de désobéissance civile, ndlr], à qui on doit la capacité de voter. Il y a la différence entre ce qui est légal et ce qui est légitime.[…] Aujourd’hui, il est légal pour une multinationale de compromettre la capacité de vie sur Terre, est-ce que pour autant c’est légitime ? Est-ce que pour autant c’est juste ? »
L’Histoire nous l’a montré à de nombreuses reprises : si à un moment donné des militants ont été perçus comme trop jusqu’au-boutistes, trop radicaux, leurs actions, et aussi ce qu’elles ont permis d’obtenir en matière de droits, de justice, d’égalité, sont aujourd’hui salués.
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