Caliber consacre un article à Laci Green, cette jeune Américaine que l’on connaît bien sur madmoiZelle pour ses vidéos sur la sexualité. C’est elle qui avait notamment démonté le mythe de l’hymen-qui-se-déchire.
Jack Parker l’avait interviewée en 2012 ; elle nous avait parlé de tous les tabous qui grèvent les questions de sexualité, et qui l’avaient amenée à s’intéresser et se documenter, puis en faire profiter le plus grand nombre.
Pour Caliber, elle revient sur son milieu d’origine, très religieux :
« Mes premières vidéos parlaient de religion, de ma critique du mormonisme plus spécifiquement. »
« Les gens [de son entourage, NDLR] faisaient comme s’ils n’avaient jamais vu mes vidéos, ou alors ils avaient une réaction négative. Ou encore certains se sont dit « mais c’est exactement ce que je pense ! » et ça nous a rapproché•e•s ! Mais la plupart ont simplement ignoré mes vidéos. »
Laci raconte ensuite son arrivée à l’université, et son investissement croissant dans l’écriture et la réalisation de vidéos didactiques sur la sexualité positive.
Elle occupe un créneau complètement délaissé par l’éducation sexuelle « traditionnelle » et scolaire, qui se focalise sur l’abstinence et les maladies. De plaisir, il n’en est jamais question dans l’éducation sexuelle que Laci a reçue en tant qu’élève et étudiante américaine, issue d’un milieu mormon.
Alors sur sa chaîne YouTube, la jeune femme explore et expose les thématiques sous l’angle de l’épanouissement personnel, du plaisir et de la santé, mais loin des messages anxiogènes des campagnes officielles.
Laci Green répond aux critiques militantes
La jeune femme raconte également ses tournées dans les lycées et les universités qui accueillent ses conférences. Mais les interactions avec le public ne se déroulent pas toujours dans une écoute mutuelle et pacifique. Laci Green raconte également les critiques dont elle a fait l’objet :
« C’était la première fois que j’étais vraiment chahutée par un public. Même si je ne dirais pas véritablement que c’était du « chahut », parce que ce n’était pas fait juste pour me déstabiliser, ce groupe d’étudiants était particulièrement radical. Ils me critiquaient en disant que j’étais trop conservatrice. Et quand je raconte ça aux gens, on me répond « trop » conservatrice ? »
Pour tou•te•s celles et ceux qui ont découvert la sexualité positive, le slut-shaming, l’acceptation de soi et de son corps en partie grâce aux vidéos de Laci Green, entendre qu’elle serait « trop conservatrice » est plutôt surprenant.
Ces critiques émanent essentiellement des groupes féministes radicaux, qui reprochent à la jeune Américaine de ne pas aller assez loin, de participer finalement au maintien des standards de genre discriminants actuels, de les expliquer sans les dénoncer.
« Je crois que ce que ces groupes ne réalisent pas, c’est que j’essaie de m’adresser à un très large public. J’essaie de parler aux gens qui sont là où j’en étais à 17 ou 18 ans, pas à des gens qui sont immergés dans les théories féministes au quotidien. »
Les critiques les plus sévères viennent par ailleurs de ceux que l’étudiante dérange, notamment les organisations anti-choix, qui l’attaquent directement lorsqu’elle s’associe aux Planning Familiaux américains pour promouvoir l’accès à la contraception, à l’avortement, et prodiguer des conseils pour une sexualité épanouie.
Toute la force de Laci Green, c’est d’arriver à rendre accessibles ces concepts antisexistes au plus grand nombre. Et quand on voit combien de personnes sont encore réticentes à se dire « féministe » en raison des connotations négatives (et fausses !) associées à ce mot, on mesure toute la prouesse de la tâche : Laci vulgarise le féminisme, l’antisexisme, la transidentité et bien d’autres sujets peu ou mal exploités par les médias, pour en résumer l’essentiel en vidéos de moins de six minutes.
Et ça marche ! Elle approche des 900 000 abonné•e•s YouTube et diversifie ses projets, entre participations à d’autres émissions et conférences sur les campus américains. Même si les opportunités de passer d’Internet à la télévision ne sont pas loin, Laci Green se voit davantage rester sur YouTube, car elle est attaché à ce mode d’expression en toute indépendance, et en interaction avec le public grâce aux réseaux sociaux :
« Je crois que je serai toujours une YouTubeuse. C’est un canal différent. J’y suis chez moi ! »
Lire l’intégralité du portrait The Naked Truth About Laci Green
Personnellement, j’attends avec impatience le jour où Laci traversera l’Atlantique pour nous rendre visite. Oui, je suis totalement fan, je l’avoue !
Plus de Laci Green sur madmoiZelle :
- Le Tumblr de Laci Green
- Sa chaîne YouTube
- Son interview par Jack : « Ne cessez jamais de vous aimer et d’aimer les autres »
- La vérité sur l’hymen, par Laci Green (sous-titrée VF)
Écoutez Laisse-moi kiffer, le podcast de recommandations culturelles de Madmoizelle.
Les Commentaires