Le lac Natron se situe au Nord de la Tanzanie, à la frontière avec le Kenya. Sa particularité réside dans sa composition chimique.
Une composition chimique particulière
En effet, l’eau du lac présente une forte concentration en sels et notamment en bicarbonate de soude. Ces composants lui confèrent un pH variant entre 9 et 10,5. Le pH est une unité de mesure de l’acidité d’un liquide. Un pH neutre est égal à 7 (l’eau potable, par exemple). Plus le pH est petit (inférieur à 7, tendant vers zéro), plus le liquide est acide. Lorsque le pH est supérieur à 7, le liquide est basique (compris entre 7 et 14).
Si la base est en quelque sorte « l’opposée » de l’acide, il ne faut pourtant pas croire qu’elle est inoffensive. Les solutions basiques (les liquides qui ont un pH supérieur à 7) peuvent être tout aussi corrosives que les acides.
Exemple avec la soude caustique, bien connue pour déboucher les canalisations. Ce liquide ronge littéralement les corps organiques (comme les cheveux qui moisissent dans l’évacuation de ta douche).
Le lac Natron tire son nom du natron, un minéral composé de carbonate de sodium et de bicarbonate de sodium. Le lac n’est pas connecté à des eaux vives : l’eau est renouvelée par les précipitations. Lors de la saison sèche, l’évaporation est importante. La concentration de natron est alors plus forte.
En plus de sa composition chimique, l’eau du lac est également très chaude : sa température peut atteindre 60°C (la profondeur du lac est faible, 2-3 mètres seulement).
Conséquence : un piège mortel pour la faune non adaptée
À moins d’être un tilapia alcalain, poisson tout à fait à l’aise dans une eau au pH élevé, il ne fait pas bon plonger dans ce lac pour les organismes non adaptés.
C’est pourquoi les oiseaux et chauves-souris qui plongent, trompés par la surface-miroir de ce lac hostile, se retrouvent calcifiés. La réaction n’est pas instantanée : les tissus de leurs corps sont progressivement attaqués et recouverts par les éléments chimiques contenus dans l’eau du lac.
Les corps calcifiés sont ensuite poussés par les eaux vers le rivage.
L’oeil de Nick Brandt, Across the Ravaged Land
Nick Brandt est photographe. Il fait des portraits d’animaux, et s’est intéressé à ces cadavres surréalistes, ramassés sur les bords du lac Natron et redisposés dans une posture plus « vivante ». Vous pouvez retrouver ses clichés dans son livre Across the Ravaged Land, publié par Abrams Books.
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