Dans nos cinémas, Mignonnes est maintenant sorti depuis un an et demi… mais au Texas sa diffusion continue de se heurter à une résistance. Un procureur, Lucas Babin, a lancé plusieurs actions pour faire condamner Netflix, à travers le film de Maïmouna Doucouré. Et tous les moyens sont bons.
Souvenez-vous, en octobre 2020, Mignonnes tendait un miroir à notre société sur les injonctions qui pèsent sur les filles et adolescentes. Le film captait avec précision et sans jugement le vécu de ces enfants tiraillées entre leur envie d’indépendance et l’hypersexualisation qui pèse sur elles, à travers le personnage central d’Amy, une pré-adolescente qui fait tout pour intégrer un groupe de filles particulièrement populaires et qui fait des chorégraphies en vue de participer à un concours.
Et oui, si Mignonnes nous mettait un peu mal à l’aise, c’est bien parce qu’il nous interroge sur le regard porté sur ces jeunes filles et sur toutes les émotions et contradictions auxquelles elles font face.
Une polémique américaine qui s’enlise…
Sorti directement en streaming aux États-Unis sous le nom de Cuties, Mignonnes s’était retrouvé au cœur d’une tempête médiatique, notamment en raison de l’affiche utilisée par Netflix pour sa promotion. Mignonnes avait alors été accusé de promouvoir la pornographie infantile et de contenir des scènes érotiques où figurent des enfants.
Si face à la justice, les accusations portées par Lucas Babin n’ont jusqu’ici pas été jugées recevables, ce dernier poursuit malgré tout sa croisade contre Netflix pour empêcher la diffusion de Mignonnes et vient de présenter quatre nouvelles accusations devant la justice, pour « sexual performance by a child ». Il entend démontrer que le géant du streaming promeut et diffuse intentionnellement un contenu qui va à l’encontre de la loi texane.
Mais Netflix n’a pas l’intention de se laisser faire et s’est tourné vers une cour fédérale pour mettre fin à cet acharnement judiciaire, au motif que Lucas Babin va à nouveau perdre cette affaire.
Pourquoi multiplier les recours, me direz-vous ? L’enjeu est avant tout médiatique et un moyen d’attirer l’attention, selon cette professeure à l’Université du Texas :
« Cette affaire est faite pour attirer l’attention sur un magistrat d’un petit comté qui n’aurait pas réussi à faire les gros titres », juge la spécialiste des médias Amy Sanders. « Il y a eu une vraie qualité cinématique, si on veut le voir comme un scénario à la David contre Goliath. Vous avez le grand méchant Netflix contre le petit procureur qui dit se battre pour le bien de la communauté. C’est délirant. »
Le bras de fer n’est donc pas terminé… et c’est Mignonnes qui en fait les frais.
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Les Commentaires
Dans le genre "T'as pas compris le but du film et tu t'acharne".
Et pendant ce temps, comme dirait @eLLuLa les séries et films qui hypersexualisent des ados et ce parfois (surtout ?) quand c'est pas nécessaire (Coucou Euphoria :lunette vont bons trains.