En lisant la première page de La vie compliquée de Léa Olivier, je me suis dit que ce roman était trop axé ado pour que j’accroche vraiment… Le ton employé par Léa, mais surtout la présentation sous forme de mails et de messages instantanés m’ont fait penser que je n’arriverai jamais à rentrer dedans. Sauf que voilà, au bout de quelques pages, j’étais tellement prise dans l’histoire que je ne l’ai plus lâché jusqu’à la fin !
Léa est une ado québécoise de 14 ans qui vient de quitter le petit village où elle a grandi pour emménager à Montréal, avec ses parents et son grand-frère. Tout un univers à réapprendre, mais aussi et surtout sa meilleure amie et son petit copain, qu’elle a laissés derrière elle. À peine arrivée dans sa nouvelle maison, elle commence avec eux deux une correspondance par mail, pour prendre de leurs nouvelles, et se confier sur son adaptation pas vraiment évidente.
Pour Léa, cela fait beaucoup d’un seul coup. Elle passe d’un trou paumé à la capitale, où elle n’a aucun repère. Elle doit s’intégrer, malgré sa timidité, dans une école où elle ne connaît personne, a peur que son amoureux se lasse à cause de la distance, et n’a personne auprès d’elle à qui se confier sur ses doutes et ses mésaventures. Elle inonde donc la boîte mail de Marilou, son amie, qui fait d’ailleurs de même.
Si on est un peu effrayée au départ par ce format mail, l’écriture de Catherine Girard-Audet fait de cette lecture un vrai moment de plaisir
(il faut juste prendre le réflexe de toujours bien lire l’expéditeur et le destinataire des mails pour s’y retrouver, car au fur et à mesure, le nombre de protagonistes augmente). Le ton de cette jeune auteure, animatrice sur un forum pour ados au Québec, est frais, dynamique, et on se laisse complètement captiver par les histoires de son héroïne. L’éditeur français à d’ailleurs fait le choix de conserver la VO pour le livre, on se retrouve donc vite confrontée à des expressions typiquement québecoises. Les petits amis deviennent des « chums », les meilleures amies des « bests », les soirées des « partys », et quand on fait partie des exclus au lycée, c’est qu’on est « rejet ». Autant d’expressions un peu « exotiques » pour le lectorat français, mais qui apportent un charme supplémentaire à l’histoire. On comprend rapidement le sens des mots qui nous étaient inconnus, et un petit lexique en fin de volume est là pour nous aider de toute façon. Ce livre est aussi l’occasion de découvrir de l’intérieur le quotidien au Québec, son système scolaire…
Même si nos 14 ans sont un peu loin, La vie compliquée de Léa Olivier nous ramène forcément à la période collège-lycée. Et c’est loin d’être désagréable de s’y replonger, à travers l’histoire d’une autre. On se retrouve forcément un peu dans Léa, ses doutes, l’importance qu’elle accorde à des détails, la peur de perdre les gens qu’elle aime à cause de la distance, et celle toute aussi tenace de ne pas se faire de nouveaux amis. Les amatrices de teen movies y trouveront leur compte. Surtout qu’avec l’arrivée des beaux jours, on a souvent envie de lectures légères. C’est rigolo, rafraîchissant et vraiment prenant.
La série est prévue en 9 tomes, le deuxième devrait paraître en juillet prochain !
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