En Suède, la violence éducative est (presque) éradiquée. Le nouveau rapport sur les violences faites aux enfants vient d’être publié et révèle que les parents suédois n’ont quasiment plus recours aux châtiments physiques et psychologiques. Loin du burn-out pour autant, ces parents sont pour la plupart très en forme et à l’aise dans leurs baskets.
Les habitants de ce pays scandinave sont champions de parentalité positive et leur très bon niveau de vie, comme leur répartition égalitaire des tâches parentales, jouent probablement un rôle important dans cette sérénité familiale.
Les brimades et les fessées ? En Suède, c’est ringard
Le dernier rapport suédois sur les violences faites aux enfants vient d’être publié — en suédois uniquement — et révèle des taux de violences infantiles particulièrement bas. Sur les 935 parents interrogés, un peu moins de 1 % des parents ont eu recours aux tapes et aux fessées en 2022. Par ailleurs, seuls 12,9 % des parents admettent avoir poussé ou tiré leur enfant par le bras au cours de la dernière année, et de façon « très exceptionnelle » pour 8,9 % d’entre eux.
La violence psychologique n’a pas non plus sa place dans l’éducation suédoise. Toujours au cours des 12 derniers mois, 24 % des parents auraient eu des mots durs à l’égard de leurs enfants, même si pour 16,5 % d’entre eux, cela ne se serait produit qu’une fois ou deux. Même constat au niveau des cris et des jurons rageurs, ils concernent tout de même 33 % des personnes interrogées, mais restent très occasionnels (moins de 3 fois par an) pour 21,9 % d’entre elles.
Pour rappel, en France, selon un observatoire des VEO publié en octobre dernier, 23 % des parents donnent encore la fessée et nous sommes encore 55 % à crier très fort, voire à les traiter d’idiots ou assimilé dans 19 % des cas.
Bonne nouvelle : les parents suédois vont bien
Défenseur des bonnes manières infantiles, rassurez-vous ! Ce rapport recense des actes dont la violence est communément admise, et ne remet pas en cause la nécessité de poser un cadre ou des limites. Malgré leur parentalité bienveillante, les parents suédois ne semblent pas rencontrer plus de difficultés que leurs pairs européens. Dans ce pays où 86,7 % des parents déclarent se partager les tâches parentales à égalité, ils sont 98,5 % à se sentir à l’aise dans leur rôle parental. Même si, comme partout ailleurs, la moitié d’entre eux ont parfois des difficultés à définir les limites et imposer certaines règles.
Selon l’indice WHO-5 qui se base sur 5 critères pour déterminer le niveau de vie global des individus, 77,8 % des parents présentent un bon ou un très bon niveau de bien-être. Pour 84,7 % d’entre eux, l’état de santé est, lui aussi, bon ou très bon.
Le rapport note un lien évident entre la situation socioéconomique des familles et le taux de violence dans les foyers. Est-ce parce que les parents vont bien qu’ils ne violentent plus leurs enfants ou l’inverse ?
Entre équité et bien-être, les parents pourraient avoir visiblement les ressources nécessaires pour éduquer leurs enfants sans violence et sans en pâtir eux-mêmes.
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Les Commentaires
Oui on est d'accord!
Une partie de la différence de point de vue peut être aussi expliqué par le fait qu'on ne travaille pas avec le même âge.
Entre un enfant de 2 ans qui frappe et un ado de 14ans c'est pas du tout la même dynamique.
C'est vraiment lié à l'âge et aux capacités limités à 2 ans ( besoin d'apprendre à gérer ses émotions et à savoir s'exprimer autrement). On peut pas vraiment considéré le petit comme un "délinquant" en comparant son geste au délit d'un adulte.
Et pour l'autorité et l'obéissance je pense qu'il restera compliqué de toujours se faire obéir à la lettre par l'enfant, particulièrement pour les parents lors des crises d'opposition (c'est un peu le propre de ces crises de rester campé sur positions comme une moule sur son rocher).
Et pour les enfants compliqués à l'école: c'est sur qu'on pourra pas faire classe à part mais faut pas partir trop défaitiste en se disant qu'on ne peut rien faire. Parfois de légères adaptations, assez faciles à mettre en place, peuvent améliorer la situation. Et ça soulage tout le monde.
Mais je pensais plus aux premières années, lorsque la collectivité est encore compliquée à gérer pour les enfants.
Et parfois juste un "je comprends que ça te demande des efforts importants" peut aider, même si c'est pas possible de faire autrement.
C'était bien sympa de pouvoir en discuter sans s'échauffer.