À mesure que les réserves d’eau s’amenuisent et que les épisodes de sécheresse se succèdent les uns après les autres, certains alertent sur les conséquences psychologiques de ces périodes.
Si l’impact est évident sur nos ressources, il est aussi nécessaire de le mesurer sur la santé mentale. Comme le constate Antoine Pelissolo, chef de service au CHU Henri-Mondor de Créteil interviewé par France Info, les épisodes de fortes chaleurs sont des rappels de l’imminence du dérèglement climatique et sont donc par extension créateurs de stress et d’éco-anxiété :
« On voit des vagues de personnes qui ont du mal à se projeter dans un avenir qui paraît de plus en plus sombre. Le premier coup, c’est un coup de stress, un choc, mais certains vont aussi rentrer dans une espèce de tunnel d’anxiété, d’angoisse et par moment aussi de dépression quand il y a une perte d’espoir. »
L’éco-anxiété désigne le mal-être de certaines personnes face aux bouleversements climatiques et à la perspective d’un effondrement.
Ce constat est confirmé par de nombreuses études. Selon le site de vulgarisation scientifique Scientific American, les récentes vagues de chaleur exceptionnelles observées ont nourri l’éco-anxiété. Des personnes ont été interrogées avant et après avoir été frappées par des températures caniculaires au printemps 2021 en Colombie-Britannique, région de l’Ouest du Canada. Les résultats montrent une importante augmentation de l’anxiété après la vague de chaleur. « La plupart des participants ont déclaré qu’ils étaient “assez” ou “beaucoup plus” inquiets à propos du changement climatique qu’avant la catastrophe. »
La canicule qui se déroule actuellement en France aura-t-elle les mêmes effets ?
Les jeunes particulièrement touchés par l’éco-anxiété
Les 20-30 ans sont particulièrement touchés par le phénomène de l’éco-anxiété. Comment l’expliquer ? Dans une interview au National Geographic publiée en 2020, Véronique Lapaige, chercheuse en santé publique et en santé mentale belgo-canadienne qui a conceptualisé le terme d’ « éco-anxiété » en 1996, rappelait justement pourquoi l’éco-anxiété est davantage observée dans cette tranche d’âge :
« Les plus jeunes, eux, sont assaillis par un tas d’informations dramatiques auxquelles ils n’ont pas eu le temps de s’habituer graduellement. Ils les ressentent donc de façon beaucoup plus violente.
De plus, les personnes plus âgées ont déjà fait leur vie, elles ont une famille, un travail. Elles sont capables de décontextualiser beaucoup plus facilement ces informations et de se focaliser sur d’autres choses pour éviter de penser à la catastrophe à venir. C’est moins le cas pour les plus jeunes. »
L’éco-anxiété a des conséquences : elle peut déclencher un frein ou une motivation à certaines décisions importantes, comme le choix de son métier, ou la perspective de fonder une famille. Pour Véronique Lapaige, il est important de voir l’éco-anxiété pas seulement comme un « problème », mais aussi « comme un moteur pour changer les choses ».
L’éco-anxiété a des conséquences : elle peut déclencher un frein ou une motivation à certaines décisions importantes, comme le choix de son métier, ou la perspective de fonder une famille. Pour Véronique Lapaige, il est important de voir l’éco-anxiété pas seulement comme un « problème », mais aussi « comme un moteur pour changer les choses ».
L’éco-anxiété peut en effet avoir un effet paralysant. Il s’agit alors de ne pas tomber dans un déni, dire que tout ira bien et que tout s’arrangera, mais plutôt de trouver des leviers d’actions pour tenter de maîtriser l’impact du flot continu d’informations anxiogènes autour de soi.
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Crédit photo : Maes Joséphine via Unsplash
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Les Commentaires
Depuis l'enfance, je n'étais pas "anxieuse" mais on va dire "sensible" sur les questions de l'écologie. Et je suis devenue anxieuse depuis l'été dernier (la sécheresse) et cette année rebelotte... Franchement si c'est tout les ans pareil ça va être gai...
C'était mon post absolument pas constructif mais je suis soulagée de voir que je ne suis pas seule dans ce cas...