Le contexte
Tu es une jeune femme plutôt mimi (ah ben si, quand même), en plus tu es charmante, et rigolote et pleine de vie et bronzée avec des hanches généreuses et des cheveux waouh (comment ça, j’me la raconte ? meuuh non !). Et là tu vas prendre un verre avec un charmant jeune homme, bien sous tous rapports, c’est-à-dire pas de casier judiciaire, ni port d’arme, ni chaîne de vélo autour du cou, ni fan de psychologie comportementaliste pour chats, et j’en passe et des meilleures. (Certaines ressemblances avec des personnes existantes ou ayant existées est tout à fait involontaire de ma part).
La soirée se passe bien. Toi, femme, tu minaudes, parce que tu es pleinement consciente de ton charme qui opère. En gros, les premiers rencards tu en as tellement bouffé que tu maîtrises le sujet. C’est tout ce qui vient après qui te dépasse.
Alors tu penses que le charme opère, lui aussi peut-être. Et vous vous quittez heureux d’avoir fait une telle rencontre.
Non je n’exagére pas en disant cela, car dans le contexte il y a aussi le fait que tu es une femme de goût, donc difficile, car rappelons-le tu es une artiste, une âme torturée en quête d’Absolu (bon ok, là je m’emballe un peu). Qu’en plus depuis deux ans voire un peu plus, tu ne sais plus ce que signifie le mot « couple », et la rassurante routine de la relation longue durée. Et qu’en plus plus (ben oui après « en plus »…), et donc qu’en plus, ça va faire deux mois que tu n’as pas été serrée dans des bras vigoureux, qu’en gros, tu n’as pas vu le loup (ou la Bête, au choix).
Les conséquences
Ces éléments sont déterminants pour un échec digne de ce nom. Car nous savons tous qu’une femme en manque de tendresse et d’amûûûûr devient complètement hystérique quand elle rencontre un type qui lui plaît (voire juste un type pour les cas les plus graves), telle une lionne en chaleur, gggrrr.
La stratégie de l’échec
Voici maintenant, mesdmoiZelles, la stratégie en question :
Te voici donc toi, Femme, le lendemain, face au début de l’insupportable attente d’un signe quelconque venu d’ailleurs. Etant donné les circonstances, et à l’instar du mot « couple », le mot « patience », ne fait plus partie de ton vocabulaire. Telle une adolescente prépubère en manque de Lorie, tes mains tremblent, tu deviens agressive avec tous les gens qui font sonner ton portable à la place de ton nouvel ami de la veille (DRH de l’entreprise de tes rêves, copine en détresse, voisine en train de mourir…).
Après donc cette journée difficile, tu entres enfin en contact avec l’intéressé. C’est là qu’il faut attaquer.
Sache, enfin non, tu sais déjà, que les hommes détestent qu’on parle d’eux. Donc là tu lui dis que tu as parlé de lui à tes amies ainsi qu’à ta famille (« mes parents sont super contents pour moi, ils veulent te rencontrer »), enfin dis-lui que tu as fixé une date pour le mariage et que tu emménages chez lui dès demain. En principe, si c’est une personne sensée, il sera déjà parti rejoindre tous tes ex au Yémen (doit y avoir un truc là bas…).
S’il est encore là… c’est qu’il entre dans la case kamikaze, ou martyr, enfin un truc où il n’a plus rien à perdre apparemment.
Là commence la phase harcèlement, celle que je préfere, après en général je me flagelle avec des orties pour me repentir. C’est très bon pour la circulation.
Donc là, femme, tu le harcèles de « quand est-ce qu’on se revoit ??? », « t’es libre demain ? », « j’réserve le resto pour quelle heure ? », « est-ce que tu m’aimes ? », « tu me quitteras plus jamais hein, dis ??? ».
En général, c’est à ce moment là, s’il ne s’est pas déja sauvé, qu’il t’annonce (rayez la mention inutile) : qu’il est gay, qu’il n’a pas digéré sa derniere rupture, qu’il ne veut pas s’engager, qu’il a un prénom masculin et ses attributs depuis peu, qu’il souhaite partir en trekking au Yémen parce qu’il a des potes là-bas et que non il ne sait pas quand il revient, c’est pas la peine de l’attendre, qu’en fait il préfère les blondes à forte poitrine, qu’il adore Jean-Marie Bigard, qu’il préfère les animaux, voire les plantes. Ca tombe bien, te voila comme un phasme face au choc thermique qui vient de te tomber dessus. Toi, qui te faisais déjà des longs métrages à gros budget sur votre vie future de « couple », il ne te reste plus qu’à retourner à tes culottes en coton.
Voila, une fois de plus, SuperEchec Girl a gagné ! Et comme dirait ma grand-mère (sagesse des anciens oblige) : « C’est mieux d’être seule, au moins t’es pas emmerdée ! » (sic). Par contre mamie, toute seule qu’est-ce qu’on s’emmerde…
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