Comment préserver les adolescents des dangers des réseaux sociaux ? Utilisées à bon escient, ces plateformes peuvent être de merveilleux outils de communication et d’ouverture au monde. Elles peuvent aussi entraîner des risques de dérives chez les usagers les plus fragiles, à l’instar des adolescents. Alors que les voix s’élèvent contre les géants des réseaux sociaux pour alerter contre leur toxicité et leur cynisme, la société Meta réplique et annonce de nouvelles restrictions en termes de publicité destinée aux mineurs.
Meta interdit les publicités ciblées genrées
Dès le mois de février prochain, Instagram et Facebook interdiront les publicités ciblées genrées pour les moins de 18 ans, afin de protéger le jeune public :
Nous reconnaissons que les adolescents ne sont pas nécessairement aussi bien outillés que les adultes quand il s’agit de décider de la façon dont leurs données seront utilisées dans un contexte publicitaire, d’autant plus quand il s’agit d’articles disponibles à la vente.
Meta, 10 janvier 2023
Depuis l’été 2021, les publicités ciblées basées sur les centres d’intérêt ou sur l’historique de navigation des usagers mineurs sont interdites sur les plateformes de l’entreprise :
L’âge et la position géographique seront les seules informations que nous utiliserons pour leur proposer des annonces. Connaître l’âge et la position nous aide à garantir aux ados des annonces adaptées à leur âge et des produits et des services disponibles près de chez eux.
Meta, 10 janvier 2023
À partir de mars 2023, les adolescents pourront également restreindre eux-mêmes leurs publicités. Ces mesures empêchant de cibler trop précisément les mineurs leur permettraient d’échapper à un contenu potentiellement dangereux, inadapté et / ou trop coûteux.
L’impact des réseaux sociaux sur les adolescents
Une étude menée sur trois ans auprès de 169 élèves américains âgés de 12 à 15 ans a récemment mesuré l’impact psychologique des réseaux sur les ados. Elle a révélé que plus un adolescent était accro aux réseaux, plus il était dépendant de la validation de ses pairs. Cette étude démontre que les plateformes pourraient fragiliser les adolescents en construction, or, aussi indispensables soient-elles, les mesures publicitaires envisagées par Meta ne s’attaquent pas à ce pan du problème. Pire, selon Frances Haugen, lanceuse d’alerte et ancienne cadre de Facebook, le réseau social serait parfaitement conscient de ces risques et les ignorerait, privilégiant ses profits à la sécurité de ses membres.
Il ne s’agit pas pour autant de rejeter les plateformes sociales, mais de prendre conscience de la cupidité des entreprises et des annonceurs, encore prêts à s’enrichir aux dépens des plus fragiles. Heureusement, les voix s’élèvent pour dénoncer ce cynisme. Aux États-Unis, le réseau éducatif public de Seattle vient de porter plainte contre de nombreux géants du Net, dont Meta, pour atteinte présumée à la santé mentale des adolescents. Cette plainte pourrait avoir de nouvelles conséquences sur les réglementations imposées aux différents réseaux sociaux.
Crédit photo image de une : Getty Images Signature
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