C’est un état des lieux alarmant que vient de dresser la Société française de néonatologie (SFN). Selon un audit relayé par Le Monde, les services de soins critiques qui accueillent les nouveau-nés malades ou très vulnérables se trouvent dans un état « très préoccupant ».
La SFN démontre un nombre d’obstacles très importants : nombre de lits insuffisant, taux d’occupation extrêmement élevés, infirmiers en sous-effectif…
Une mortalité infantile en hausse
Pour commencer, la SFN alerte sur la mortalité infantile en hausse, contrairement à de nombreux autres pays occidentaux. Cet « excès » de mortalité chez les enfants de moins de 1 an est en grande partie dû à un « excès » de mortalité néonatale, rappelle la note, qui révèle que « le premier mois de vie concentre 74 % des décès ».
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Mais un autre constat qui apparaît dans cette double enquête effectuée en février et juin dernier, montre que l’offre de soins critique pour nouveau-nés « reste insuffisante ». Selon Elsa Kermorvant, vice-présidente de la SFN : « Avec les progrès médicaux, des bébés naissent aujourd’hui avant vingt-six semaines de grossesse et requièrent une prise en charge lourde […] Nous avons, enfin, une évolution de la philosophie des soins avec la volonté de respecter l’enfant dans ses rythmes, de mieux accompagner les parents… Tout cela demande du temps. », a-t-elle confié au Monde.
Un manque de personnel
Ainsi, le taux d’occupation moyen des lits bondit, car il se situe entre 91,3 % et 93,8 %, selon des enquêtes menées entre 2021 et 2023. Par conséquent, près d’un quart des services déclarent « refuser régulièrement des entrées faute de place », relève l’enquête relayée dans Le Monde.
Autre problématique relayée par la SFN : le manque de personnel. Elle dénombre 72 % des services rencontrent des difficultés pour assurer la permanence des soins, avec au moins un poste de pédiatre néonatologiste vacant. Mais les services manquent surtout d’infirmiers, puisque l’on considère que deux ans d’expérience sont nécessaires pour atteindre un niveau de compétence suffisant. Mais dans 80 % de ces services, au moins un tiers des infirmiers ne les ont pas.
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