Live now
Live now
Masquer
Image d'erreur
Livres

La sieste assassinée (Philippe Delerm)

Philippe Delerm, c’est la Première gorgée de bière…, c’est l’artisan du quotidien, c’est un regard particulier qui se pose sur des choses banales et les illumine, c’est une poétique, une légèreté. C’est du moins ce que j’ai cru retenir de l’enthousiasme général autour de cet auteur : les « mais si, tu verras c’est génial », les « j’ai adoré, ça donne la pêche » et compagnie. Du côté critique, c’était déjà un autre son de cloche. « De la littérature avec rien ». Je ne sais plus où j’ai lu cette affirmation sèche et snob. En tout cas, c’est encore un exemple de la farouche opposition de la critique et du lectorat. Il était donc nécessaire de se faire un avis propre sur la question.

Des textes extrêmement courts, deux pages, trois parfois, jamais quatre. Un format terriblement bref, peu courant et qui fait penser au blog ; d’ailleurs, les thèmes d’inspiration s’y prêteraient parfaitement. Car oui, c’est du quotidien : la douche estivale, les pieds nus dans l’herbe, le soleil qui tombe sur une terrasse, la cuillerée de miel, la sonnerie de téléphone, autant de sujets possibles pour cet écrivain qui préfère le minuscule et l’instant. Entièrement axés sur les sensations et les souvenirs, ses chroniques se veulent universalistes : toucher chacun par l’emploi systématique du « on », la généralisation pour moyen ultime. Parfois, le texte est d’une telle justesse que chaque phrase semble emplie de cette absolue vérité, de l’expression parfaite du moment. Écrit pour être ressenti personnellement. C’est également le défaut majeur du recueil : à force de vouloir tomber juste, ça tombe à côté, tant l’évocation est précise et, paradoxalement, individuelle malgré la généralisation. Une phrase trop lourde, quelques lettres de trop, ou encore un mot inhabituel trop repris, et la fragile construction mentale s’effondre en laissant un goût amer.

La sieste assassinée, de Philippe Delerm, Gallimard (Folio)


Vous aimez nos articles ? Vous adorerez nos podcasts. Toutes nos séries, à écouter d’urgence ici.

Les Commentaires

1
Avatar de lafosseophelie6
13 mai 2024 à 11h05
lafosseophelie6
Le prêt personnel entre particuliers consiste en un prêt d'argent entre deux personnes physiques, sans aucun recours au système bancaire. Vous pouvez le faire directement auprès d'un particulier ou d'une plateforme en ligne. Cette solution de financement vous intéresse ? Alors faites votre demande auprès de nous à partir de 5000 à 2.000.000 d'euros. [email protected]
0
Réagir sur le forum

Plus de contenus Livres

Copie de [Image de une] Horizontale – 2024-11-15T163147.788
Livres

Samah Karaki : « C’est la culture sexiste qu’il faut questionner, pas la présence ou l’absence de l’empathie »

[Image de une] Horizontale (24)
Culture

3 raisons de découvrir Agatha, le nouveau thriller psychologique à lire de toute urgence

Copie de [Image de une] Horizontale – 2024-10-16T173042.478
Culture

Louise Chennevière (Pour Britney) : « La haine de la société pour ces femmes est immense. Cela m’a donné envie de la décortiquer. »

© Charlotte Krebs
Féminisme

Mona Chollet : “Se sentir coupable ne mène vraiment à rien”

3
3
Culture

« Si mon histoire peut déculpabiliser ne serait-ce qu’une seule femme, j’aurai gagné » dans Archéologie de l’intime, le tabou de l’accouchement raconté en BD

Copie de [Image de une] Horizontale – 2024-08-27T142659.508
Livres

« Vous ne baiserez pas » : on a discuté date, sexualité et misogynoir avec Naya Ali

Source : Madmoizelle
Livres

Les 6 romans indispensables à mettre dans sa valise cet été 

1
[Image de une] Horizontale (16)
Culture

On démonte 5 idées reçues sur les liseuses

Copie de [Image de une] Horizontale – 2024-06-24T161828.941
Livres

« Dans le cœur de mon père », rencontre avec l’autrice Nadia Aoi Ydi

[Image de une] Horizontale (2)
Livres

« Je vis dans le monde parallèle de mon imagination », rencontre avec Kalindi Ramphul, autrice des Jours Mauves

La pop culture s'écrit au féminin