— Publié pour la première fois le 15 mars 2012
Quand j’étais un peu plus jeune, je clamais à qui voulait bien l’entendre qu’à mes yeux, la Saint-Patrick était le plus beau jour de l’année. Surexcitée en la voyant approcher, je la fêtais toute de vert vêtue en me déclarant irlandaise pour 24h et en remplissant mon ventre d’une multitude de grosses pintes de bières.
Pourtant, si quelqu’un était venu me demander les origines de la fête nationale irlandaise, je crois que je n’aurais pu que baragouiner « Pat’ick i’ chassait des se’pents »*. C’est par ailleurs ce qui est souvent reproché à bon nombre de non-irlandais qui sortent leur chapeau Guinness le 17 mars : tout le monde n’est pas complètement au fait de l’histoire de cette célébration. Pour celles qui sont dans le même cas que la moi d’il y a encore deux ans, j’ai décidé, à l’approche du 17 mars, de revenir sur la légende qui entoure cette fête chrétienne comme il faut (Mode Pierre Bellemare activé).
(*Les « r » étant les premières lettres que l’on se retrouve incapables de prononcer après quelques verres).
La légende de Saint-Patrick
Tout commence il y a bien longtemps ; il y a tellement longtemps que tu n’étais même pas une idée dans la tête de tes parents, et que tes parents n’étaient pas une idée dans la tête de tes grands-parents, et que tes grands-parents n’étaient pas une… Bref ; tout commence aux alentours de l’an 389 après Jean-Christophe Jésus-Christ à Bannaven Taberniae, petit bled situé dans en Bretagne insulaire (la Grande-Bretagne que l’on connaît). C’est là que naît Maewyn Succat, qui deviendra plus connu sous le nom de Patrick quelques années plus tard.
La légende veut qu’il soit capturé à l’âge de 16 ans par des pirates irlandais (selon des calculs très précis, les faits se seraient donc déroulés en 405) et vendu comme esclave.
Il reste alors emprisonné dans le comté de Mayo (en Irlande actuelle) pendant de longues années à faire le berger pour le compte de ses ravisseurs quand ces derniers le laissent sortir de la cage où ils le gardent captif. Jadis peu pratiquant, il se réfugie alors dans la religion et les prières.
Ce n’est que six ans plus tard qu’il réussit à s’échapper après qu’une voix lui a annoncé qu’il allait rentrer chez lui. Maewyn Succat s’enfuit en montant à bord d’un bateau et c’est par les eaux qu’il retourne dans sa famille en Bretagne insulaire, où il décide de devenir prêtre.
Vers 420 (ou 421), un homme vient le voir en pleine nuit et lui apporte une lettre intitulée la Voix des Irlandais. Alors qu’il la lit, il entend tous les habitants d’une contrée lui crier : « We appeal to you, holy servant boy, to come and walk among us » (Nous t’implorons, saint jeune garçon, de venir parmi nous). Maewyn Succat quitte alors de nouveau sa famille pour élire domicile dans un monastère quelque part en Gaule pour se consacrer pleinement à ses études avant de devenir diacre, puis évêque. Fort de cette expérience, il revient alors en Irlande et entreprend de l’évangéliser. En évangélisant le pays (prêchant la bonne parole, supervisant la construction de monastères, d’églises,…), la légende veut qu’il chasse également les serpents des terres.
C’est après avoir rendu l’Irlande chrétienne que Patrick décède, un certain 17 mars 461. D’où la date de la fête de la Saint-Patrick.
Si cette fête s’est généralisée et n’est plus uniquement fêtée par les chrétiens, elle n’en est pas moins mythique.
Comment se mettre en condition ?
Maintenant que tu sais presque tout sur le saint patron des irlandais et que tu pourras clouer le bec si un Monsieur-je-prends-tout-le-monde-de-haut te dit, l’air moqueur, que tu ne sais même pas ce que tu fêtes, revenons sur la mise en pratique de cette célébration annuelle.
Les plus belles fêtes de la Saint-Patrick se passent à l’étranger ; il y a bien sûr Dublin et sa parade (Leslie l’avait d’ailleurs testé (et pas forcément approuvé) il y a deux ans), mais également Chicago (où la rivière est colorée en vert pour l’occasion), Boston ou New-York.
Toutefois, une poignée de pubs irlandais en France s’évertue à recréer l’esprit de la Saint-Patrick de ce côté-ci de la Manche. Au programme, de la bière qui coule à flot, du whisky, au moins un vêtement vert pour chacun, des chapeaux estampillés Guinness, des déguisements de Leprechauns (ces espèces de lutins qui fabriquent les chaussures des fées) et des enceintes qui crachent l’intégrale des Pogues (et d’un coup, je me souviens de la raison qui m’amène à dire que la Saint-Patrick est la plus belle fête de l’année).
Et toi, tu comptes fêter la Saint-Patrick cette année ou bien ce n’est pas ta pinte de Murphys ?
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Les Commentaires
C'est vrai qu'elle n'a pas le statut de fête nationale comme on pourrait l'entendre ailleurs, mais elle en est l'équivalent (il n'y a d'ailleurs pas une autre fête nationale), et les irlandais la considèrent comme telle