L’insécurité alimentaire est devenue l’un des défis les plus pressants de notre époque. En 2022, plus de 250 millions de personnes dans 58 pays ont été confrontées à une insécurité alimentaire aiguë, selon un rapport récent des Nations Unies. C’est une augmentation significative par rapport à 2021, où « seulement » 193 millions de personnes dans 53 pays étaient touchées. Face à cette situation alarmante, António Guterres, le secrétaire général de l’ONU, a appelé à un « changement fondamental et systémique« .
Mais qu’est-ce qui provoque cette crise alimentaire mondiale ? Les experts pointent du doigt plusieurs facteurs clés. D’abord, les chocs économiques causés par la pandémie de COVID-19 et les conflits internationaux ont perturbé les chaînes d’approvisionnement et fait grimper les prix des denrées alimentaires. Ensuite, et c’est peut-être le plus inquiétant, les conditions météorologiques extrêmes, alimentées par la crise climatique, ont un impact majeur sur la production alimentaire. En fait, ces « extrêmes climatiques » sont la principale cause d’insécurité alimentaire aiguë pour plus de 56 millions de personnes dans 12 pays.
Le rôle controversé de l’industrie de la viande
Parlons maintenant du gros morceau (sans mauvais jeu de mots) : l’industrie de la viande. On l’adore dans nos assiettes, enfin pas tout le monde, puisque le végétarisme et le végétalisme sont de plus en plus présents, mais elle n’est pas vraiment la meilleure amie de notre planète.
Tenez-vous bien : l’élevage représente environ 14,5 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. C’est énorme ! Et ce n’est pas tout. C’est aussi la plus grande source d’émissions de méthane au monde. Pour ceux qui ont séché les cours de chimie, sachez que le méthane est un gaz à effet de serre 25 fois plus puissant que le dioxyde de carbone. Autant dire que quand on parle de réchauffement climatique, notre steak du dimanche a son mot à dire.
Mais attendez, ce n’est pas fini. L’élevage est aussi l’un des principaux responsables de la déforestation, de la pollution des eaux et de la mort des océans. Et quand les océans meurent, ils libèrent de l’oxyde nitreux, un gaz à effet de serre 300 fois plus puissant que le dioxyde de carbone. Bref, c’est un peu comme si notre passion pour la viande jouait au bowling avec la planète.
Face à ce constat, de nombreux experts tirent la sonnette d’alarme. Ils appellent à une baisse drastique de la consommation de viande à l’échelle mondiale. Et quand on dit drastique, on ne parle pas de supprimer le jambon de votre sandwich. Une étude de l’Université de Bonn en Allemagne suggère que les pays occidentaux devraient réduire leur consommation de viande d’au moins 75 % ! La préconisation : passer de 80 kilos de viande par an (la moyenne aux États-Unis et en Europe) à 20 kilos ou moins. C’est un sacré régime !
Vers un système alimentaire plus efficace et durable
Alors, quelle est la solution ? De plus en plus d’experts pointent du doigt vers nos amis les végétaux. Non, on ne parle pas de se nourrir exclusivement de laitue (quoique, ça pourrait être drôle), mais plutôt de repenser notre système alimentaire pour qu’il soit plus axé sur les plantes.
Pourquoi ? Tout simplement parce que c’est beaucoup plus efficace. Seulement 18 % des calories que nous consommons proviennent du bétail, mais 80 % des terres agricoles sont utilisées pour les animaux d’élevage. C’est comme si vous utilisiez votre salon pour ranger vos chaussettes ! De plus, un tiers de l’approvisionnement mondial en céréales est utilisé pour nourrir les animaux. Et devinez quoi ? Seule une petite fraction de cette production est convertie en protéines comestibles pour nous, les humains.
Ce gaspillage de ressources a des conséquences directes sur l’insécurité alimentaire mondiale. En utilisant autant de terres et de céréales pour l’élevage, on fait grimper les prix des aliments de base, rendant plus difficile l’accès à la nourriture pour les populations les plus pauvres du monde.
Mais ne désespérez pas ! Des solutions existent et sont déjà mises en place dans certaines régions du monde. Au Kenya, par exemple, où la sécheresse et la hausse des prix des denrées alimentaires ont durement frappé, des organisations ont expérimenté des « tours de jardinage ». Ces tours, qui contiennent de la terre et des plants, permettent de cultiver des légumes de manière plus efficace et durable, même dans des conditions difficiles. C’est une petite révolution verte à l’échelle locale !
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