Je crois que je suis aux accros aux bouquins qui me rendent nauséeuse. Ces polars et romans noirs à l’atmosphère pesante et crade qui te retourne le ventre de la première à la dernière page. La rédemption du Marchand de sable est de ceux-là. Et une fois encore j’ai beaucoup aimé.
Face à Eddie Whitt, les gens sont passés d’une compassion sincère à un silence gêné. Il y a cinq ans, ce talentueux publicitaire a perdu sa fille, Sarah, assassinée par un tueur d’enfants en série. Depuis, il n’a eu de cesse de le retrouver, et son acharnement exaspère autant la police qu’il le fait passer pour fou aux yeux de tous les autres. Ce qui ne serait pas étonnant vu que son épouse, elle, a fini internée.
Parce que le tueur, surnommé Killjoy, semble insaisissable et même incompréhensible. Après avoir ôté la vie à de nombreux enfants, le voilà qui semble vouloir se racheter en déposant, devant la porte des familles qu’il a détruit, des nouveaux-nés. Des bébés qu’il enlève à des familles qui les maltraitent. Alors, l’opinion publique ne se contente pas d’oublier peu à peu la cruauté de cet homme, ils le verraient presque en héros.
Mais Eddie et Killjoy ont une relation plus concrète que celle de victime à bourreau, un lien épistolaire qui empêcherait Eddie, même s’il le voulait, d’oublier le seul et unique but de sa vie : buter cette enflure. Killjoy lui écrit des lettres, beaucoup de lettres, dans lesquels il mélange faits réels et folie pure, où il confie à son ‘ami’ un passé aussi torturé qu’imaginaire. Alors, même si les flics se passeraient bien de ce mec qui outrepasse son rôle de gentille victime éplorée, ils font avec. Surtout maintenant que l’assassin donne à son ami des infos sur une secte aux activités criminelles…
Ce roman est une descente aux enfers, faite de folie, de violence et de douleur. Eddie Whitt a tout perdu le jour où un malade a posé un oreiller sur le visage de sa fille endormie. Rien ne sera plus jamais comme avant, il le sait, même s’il continue de faire semblant d’espérer que sa femme redevienne celle qu’il a aimé. Mais c’est justement pour faire taire ce désespoir et cette solitude qu’il continue sa quête. Lis jusqu’à l’épuisement les incompréhensibles lettres de son bourreau, supporte les regards, s’entraine à devenir lui aussi un chasseur, un tueur, prêt à bondir le jour où il en aura l’occasion.
La rédemption du Marchand de sable
a le goût salé des larmes et du sang dans la bouche. Une plongée abrupte dans le monde des tarés. Et les cinglés sont autant les assassins que les victimes qu’ils ont détruits. Même les autres, les gens ‘normaux, qui finalement ne sont pas nets non plus. Et on ne sait pas si ce sont les relations entre les personnages, ou au contraire leur immense solitude qui font la force de ce roman. En tout cas il se lit avec fascination, entre horreur, folie, et dialogues hallucinés.
> Source – La rédemption du Marchand de sable
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Les Commentaires
De même, j'ai noté le titre pour le mettre de côté et l'acheter.