Comment vais-je te convaincre en moins de 5 minutes d’aller voir La Rafle, le film de Roselyn Bosch sur la tristement célèbre Rafle du Vel’ d’Hiv’ ?
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Pour commencer, je te dirai que Roselyn Bosch (c’est un drôle de nom d’ailleurs, non ?) signe avec ce film un drame bouleversant qui risque fort de te faire pleurer et de te laisser bouche bée jusqu’à ce que tu tombes sur le clip de David Hallyday et Laura Smet en rentrant chez toi (bah ouais, quand même, faut pas déconner : on est obligé de reprendre ses esprits quand on voit ça).
Parfois un peu plat et gentillet (merci les dialogues beaucoup trop convenus et la mise en scène tout sauf audacieuse – excepté peut-être pour la reconstitution du Vel d’Hiv), le film reste néanmoins très juste dans ses scènes les plus fortes. Ni ridicule ni insoutenable mais plutôt sensible et douloureux. Sans aller jusqu’à montrer les camps d’extermination, La Rafle réussit parfaitement à nous dépeindre l’horreur vécue par les victimes des nazis. C’est un de ces films qui te laissent avec une profonde tristesse et la sensation d’être complètement vidé.
La Rafle, un film de Roselyn Bosch
Pour continuer ma petite propagande, j’avouerai La Rafle est certes un « énième » film sur la déportation des Juifs lors de la Seconde Guerre Mondiale (et qui, pour certains, contribue à occulter les génocides d’hier et d’aujourd’hui) mais que son intérêt premier est d’expliquer et d’informer le public sur un événement précis. Oui oui oui, c’est ENCORE un film sur ce sujet mais ici, c’est la rafle du Vel’ d’Hiv qu’on décortique.
Alors OK, on en a tous entendu parler au moins une fois (souviens-toi de tes cours d’histoire où tu dévorais ton livre pendant que tes copines Cindy et Rebecca se faisaient les ongles) mais il s’agit ici de l’étudier en détails : sa cause, sa mise en place, ses conséquences…
Des discussions de Pétain et Laval aux familles arrachées de leurs lits et parquées comme des animaux en passant par les négociations entre la police française et les nazis ou bien encore Hitler qui fait griller des petites saucisses dans son nid d’aigle, Roselyn Bosch nous donne de vraies infos historiques sur le darkside du French gouvernement during la Guerre.
Impossible de ne pas ressentir de dégoût et de honte face à ce film. Faut l’avouer : pas de quoi être fier d’avoir coopéré « gracieusement » avec les nazis. A noter que la responsabilité de la France dans la Shoah n’a été reconnue qu’en 1995 par Chirac…
"Laissez-les moi, laissez les moi !" Obélix à propos des Romains
Enfin, pour finir, je te dirai que le film possède un casting (m’as-tu-vu) appréciable : Gad Elmaleh, en père de famille, fait ce qu’il peut pour être crédible, Jean Reno fait du Jean Reno mais Mélanie Laurent en infirmière dévouée est splendide. Ca faisait longtemps que l’on n’avait pas vu l’actrice dans un rôle aussi fort et beau. Si tu la jalouses depuis Je vais bien, ne t’en fais pas, tu vas avoir envie de la tuer avec La Rafle.
Et puis bien sûr, le coup de grâce : les enfants du film sont à croquer. Le jeune Hugo Leverdez qui incarne Joseph Weismann, un des seuls rescapés, est un petit blondinet qu’on a envie de voir grandir vite, très vite, tout comme les jumeaux interprètes du petit Nono, le personnage qui reflète le mieux l’incompréhension de l’époque (qu’il est beau, qu’il est chou, qu’on a envie de le serrer dans nos bras).
Mélanie Laurent avait jusqu'à présent un faible pour les hommes plus âgés…
Voilà. Si avec tout ça tu n’as toujours pas envie d’aller voir La Rafle, et bien sache qu’en plus de rater un cours d’histoire, tu rates aussi un grand moment d’émotion. Un film à voir plus pour le fond que la forme, certes, mais à voir, inévitablement. Ça fait parti de « la mode devoir de mémoire » !
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Les Commentaires
Désolée de citer à nouveau ce message, mais il me semble refléter ce que j'ai pensé du film. Point par point.
Je suis le genre de filles qui pleurent beaucoup devant un film, parfois même une comédie (surtout romantique, en fait), et là j'en avais mal aux yeux à force d'avoir ces saletés de larmes qui ont lavé mes yeux (ça faisait un moment que j'attendais de pleurer... les études, les études !).
J'ai été prise par Mélanie Laurent, captivée par Jean Reno et incroyablement amoureuse (pendant quelques dixièmes de seconde) de celui qui joue Joseph. Et puis non, tout le long du truc, je l'ai trouvé adorable. Pareil pour Nono, tu as juste envie de lui faire un câlin...
Cette incursion dans ces familles permet de montrer l'Histoire. C'est une manière comme une autre de s'intéresser à un contexte difficile qu'est celui des Juifs dans la France de Vichy.
Si vous pouvez aller le voir, je vous le conseille.
Il fait réfléchir. [Je ne suis pas française, mais je pense que mon peuple a fait des choses pas très belles non plus.] Il m'a permis de relativiser.