Devoir vendre le CD du retour des Spice Girls comme un événement musical majeur est sûrement un moment qui met à rude épreuve les talents d’un(e) attaché(e) de presse. Surtout quand le CD en question est un best-of (avec deux inédits inclus !). Surtout quand on a décidé de se la jouer premier degré.
Aujourd’hui en ouvrant ma boîte mail, je trouve un communiqué de presse sur la sortie du best-of des cinq délurées. Les Spice Girls, je les kiffe de toute mon âme. Donc j’ouvre. Quelques vieilles photos, la pochette du best-of (qui est exactement la même que celle du premier album "Spice"), et une bio que j’ai pris beaucoup de plaisir à lire. Pourquoi ? Parce que la personne qui l’a rédigée, à n’en pas douter très professionnelle, a choisi de le faire avec un axe 100% promo (100% pipeau ?).
Je t’épargne les nombreux parallèles Spice Girls/Beatles. L’esprit c’est : sur le plan des carrières et des influences musicales, "Fab(ulous) Four" – les Beatles, donc – et "Fab Five" – les Spice Girls, faut suivre… -, même combat !
Déjà, ca démarre avec le début de la carrière du groupe. Que le groupe a été monté pour faire vendre des disques et des calendriers, ce n’est un secret pour personne, même pas pour moi quand j’avais 13 ans et que j’étais fan. Pourtant la bio parle, au sujet de l’implication des filles dans le lancement de leur carrière, de "deux ans de travail acharné, passés à travailler sur leurs chansons avec des producteurs, à apprendre à danser, à affûter leur prédisposition naturelle à devenir des stars". L’une d’entre vous saurait-elle m’expliquer, concrètement, comment ça s’affûte "une prédisposition naturelle à devenir star" ?
S’ensuit un gros mensonge : "Leurs carrières solo ont […] bien fonctionné". A moins que la personne qui a écrit ça estime qu’épouser un footballeur blindé de thunes revient à construire une carrière !
Le communiqué s’achève sur "Les médias ont unanimement accueilli ce retour, tant le groupe semble aussi frais et drôle qu’en 1996, à l’époque du clip de “Wannabe”". Alors d’abord, monsieur/madame de la communication, il y a une nette différence entre parler du retour des Spice Girls – ce qu’effectivement tout le monde a fait – et s’enthousiasmer du retour du groupe – ce qu’on a fait chez madmoiZelle, moins chez Chronic’art…
De plus, même si je me réjouis de voir mes idoles de jeunesse à nouveau réunies, je suis forcée d’admettre qu’elles sont nettement moins funs qu’au temps où elles pinçaient les fesses du Prince Charles. Leur vêtements sinistres, leurs mesquineries et, il faut bien le dire, les dix ans qu’elles viennent de se manger ne m’évoquent rien de "frais" ou de "drôle".
Et pourtant, dans le fond, vous avez raison, "l’attente du public est énorme". Alors, y’a pas besoin d’essayer de lui faire croire que les Spice Girls ont révolutionné la pop. Les souvenirs suffisent !
Écoutez l’Apéro des Daronnes, l’émission de Madmoizelle qui veut faire tomber les tabous autour de la parentalité.
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