L’École Normale Supérieure (ENS) donne un séminaire intitulé « Beyoncé : nuances d’une icône culturelle », du 24 novembre 2022 au 9 février 2023. Un petit pas pour queen Bey qui n’a rien demandé, un grand pas pour la rue d’Ulm qui la reconnait comme sujet culturel, social et politique majeur.
Quand on parle de classes préparatoires aux grandes écoles, c’est l’École Normale Supérieure qui fait figure de but ultime du côté des filières littéraires (mais pas exclusivement). Depuis 1794, cet établissement d’enseignement supérieur public assure la formation de chercheurs et d’enseignants dans les disciplines littéraires, scientifiques et technologiques. Alors que cette prestigieuse école dédie un séminaire à Beyoncé peut ressembler à une consécration. Ou plutôt à une tardive reconnaissance de l’une des figures qui fait le plus (bouger) la culture depuis 20 ans.
Beyoncé sera étudiée à l’École Normale Supérieure
En effet, l’École Normale Supérieure (ENS) vient d’annoncer qu’elle donnera un séminaire intitulé « Beyoncé : nuances d’une icône culturelle », du 24 novembre 2022 au 9 février 2023. Au 45 rue d’Ulm, à Paris, l’artiste et businesswoman sera donc questionnée comme sujet culturel, social et politique, comme l’énonce l’école :
« Beyoncé a ainsi abordé tous les questionnements contemporains d’une culture capitaliste hégémonique – des mouvements sociaux et politiques (luttes anti-racistes des Black Panthers et postures féministes) à la mise en lumière de voix et cultures diverses (cultures africaines, littératures afro-descendantes, etc.). […] Parce que la voix de Beyoncé porte, elle lui échappe aussi : étudier ses productions, ses discours ainsi que leurs répercussions s’impose comme une porte d’entrée vers la compréhension de notre temps. »
Remettre en cause la scission dépassée entre culture élitiste et culture populaire
À travers la figure de Beyoncé, ce séminaire se donne donc pour ambition de réfléchir aux notions de culture et de représentativité :
« Inspiré d’un postulat central des cultural studies, qui entend remettre en cause la scission entre une culture dite légitime et savante et une culture populaire ”stigmatisée”, il se propose d’appréhender dans un ancrage pluridisciplinaire les problématiques que soulève l’orientation artistique de la chanteuse, aussi bien dans l’histoire de l’art, les littératures contemporaines, l’histoire de la pensée et la philosophie. »
C’est donc un petit pas pour Beyoncé qui n’a rien demandé, n’est sûrement même pas au courant de l’existence de cette école française, et a clairement l’habitude d’être étudiée dans les établissements d’enseignement supérieure les plus prestigieux, comme Harvard depuis 2014, par exemple. Mais c’en est un grand pour l’ENS qui s’intéresse ainsi un peu plus au présent. Who run the world ? Beyoncé.
Je n'avais pas vu passer l'article à sa sortie, mais je suis très contente de tomber dessus ! Que Beyoncé, une femme, noire, contemporaine, chanteuse, soit au programme d'une conférence à l'ENS je trouve que c'est un message super positif !
Les Commentaires
Que Beyoncé, une femme, noire, contemporaine, chanteuse, soit au programme d'une conférence à l'ENS je trouve que c'est un message super positif !