Suspendu depuis lundi en France, comme l’ont fait plusieurs pays voisins, le vaccin AstraZeneca contre le Covid-19 est au cœur de toutes les inquiétudes. En cause, l’apparition de quelques thromboses, autrement dit un caillot dans une veine qui va bloquer la circulation sanguine, chez plusieurs personnes ayant reçu le vaccin.
Seulement, voilà, pour le moment, il n’y a pas de lien scientifiquement prouvé entre l’injection de ce vaccin et les thromboses repérées.
Mais ce qui ressort de cette décision politique de suspendre l’utilisation du vaccin suédois-britannique, c’est que les risques de thrombose inquiètent bien moins lorsqu’ils sont liés à la prise de la pilule contraceptive.
Car c’est une réalité : l’œstrogène contenu dans les pilules de troisième et quatrième génération favorise la coagulation sanguine et modifie la pression dans les vaisseaux sanguins. Le risque de thrombose est plus important s’il est associé à des antécédents familiaux et à certains facteurs de risques, comme le surpoids ou le tabagisme.
Des risques bien connus… mais qui n’ont jamais suscité une inquiétude similaire à celle que l’on observe ces derniers jours à l’égard du vaccin AstraZeneca et de ses risques présumés.
30 cas pour 5 millions contre 40 pour 100.000
En tout, c’est une trentaine de cas de thrombose qui ont été repérés
sur les cinq millions de personnes vaccinées avec ce vaccin dans toute l’Europe. Concernant la pilule de troisième génération, on relève quarante cas d’accidents thromboemboliques veineux pour 100.000 femmes par an, selon l’Agence nationale de sécurité du médicament.
Pas besoin d’être très douée en maths pour distinguer un écart écrasant.
En France, un peu plus d’un million de personnes ont reçu l’AstraZeneca et un seul cas de thrombose a été détecté.
Alors, qu’en déduire ? Malgré les nombreuses études récentes montrant que les contraceptifs oraux comportent des risques pour la santé, malgré la médiatisation de plusieurs cas graves, la société reste relativement peu attentive à ces problématiques de santé qui touchent les femmes.
Et lorsqu’un vaccin serait, sans qu’on en soit absolument certain, responsable des mêmes conséquences, mais dans des proportions bien moindres, c’est la panique qui l’emporte occasionnant une nouvelle vague de défiance à l’égard de la vaccination.
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