Pendant les confinements successifs, cloîtrés dans nos appartements, parfois sans job, et souvent sans interactions sociales, on avait le choix : se trouver une nouvelle passion pour le tricot, déprimer ou bien niquer comme des lapins.
Gros hic, en attendant, les fabricants de préservatifs étaient, comme tout le monde, eux aussi paralysés par les restrictions sanitaires, et s’étaient préparés à de grosses difficultés — voire à une pénurie.
Visiblement, pas assez. Puisque deux ans après le début de la crise sanitaire, le plus gros producteur de capotes mondial, Karex Berhad, ne se relève pas. Mais pour pour les raisons que l’on croit…
Une pénurie de préservatifs parce qu’on ken davantage ?
Naïfs et naïves que nous étions, on pensait même bêtement que les isolements feraient décoller notre libido, à tel point qu’on anticipait un baby boom post-confinements. France 24 revient sur ces pronostics de l’époque :
« […] de nombreux internautes pronostiquaient une importante hausse des naissances à venir, inondant les réseaux sociaux de blagues en tous genres. La “génération Covid” était née. Confinés chez eux pendant deux mois entiers à partir de la mi-mars puis encore quatre semaines à la toute fin octobre, d’aucuns imaginaient en effet que les couples profiteraient de cette situation inédite pour se rapprocher et concevoir un bébé.
Une hausse des ventes des tests de grossesse de 37% un mois plus tard et une baisse de 26% des ventes de contraceptifs au cours de la même période semblaient soutenir cette théorie. »
Et même pour celles et ceux qui ne souhaitaient pas devenir parents, après un léger coup de mou, on voyait se profiler une augmentation des rapports sexuels pendant les confinements qui pouvait laisser présager une hausse de l’usage des moyens de contraception.
À l’époque, tout le monde était unanime : il fallait s’attendre à une pénurie de capotes !
Sauf que les préservatifs sont majoritairement fabriqués en Malaisie mais aussi en Chine, en Inde ou encore en Thaïlande — des pays qui ont été, eux aussi, partiellement ou totalement confinés. C’est donc l’ensemble de la production mondiale qui était menacée…
Eh ben non !
Karex Berhad, le producteur d’un préservatif sur cinq dans le monde qui avait anticipé une forte augmentation des demandes — au point d’annoncer une possible pénurie — n’a pas eu tort, mais s’est bien planté sur la cause.
La pénurie est bien arrivée, au point que la fabricant a dû se reconvertir dans la production de gants en latex, mais pas à cause d’une rupture de stock déclenchée par une hausse des rapports sexuels due à l’ennui et l’incertitude de la pandémie. C’est même plutôt le contraire !
Augmentation du niveau de stress, baisse du nombre de moments intimes… On a beaucoup moins ken pendant les confinements et tout au long de la crise. Courrier International précise :
« Partout dans le monde, un certain nombre d’études ont révélé que l’activité sexuelle avait diminué à mesure que la pandémie s’installait. La fermeture des hôtels et des motels a mis un coup d’arrêt aux amours de vacances, aux infidélités et à d’autres pratiques sexuelles hors domicile. »
Cette pénurie s’explique aussi non seulement par la chute des activité des travailleurs et travailleuses du sexe, mais aussi par la baisse de la demande des associations et organismes comme les centres de santé sexuelle, ce qui a porté un coup de grâce aux fabricants.
Et oui, car certains établissements, comme les plannings familiaux, qui commandent des Eh de préservatifs, ont été jugés non essentiels et ont été contraints de fermer leurs portes, mettant en danger les publics les plus à risque…
Rassurez-vous cependant : la pénurie n’est pas au point de vous empêcher d’acheter des capotes (remboursées par la Sécu ou non) dès que vous en avez besoin. Alors protégez-vous !
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Crédits photos : Klaus Nielsen et cottonbro (Pexels)
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