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La parentalité est plus stressante et dangereuse pour les personnes racisées

Conscients des discriminations, des violences et des obstacles que risquent de rencontrer leurs enfants, les parents racisés sont plus stressés que les autres.

Tous les parents sont stressés et sont traversés par diverses angoisses. Mais certains facteurs externes peuvent aggraver ce stress. Une étude américaine révèle un niveau d’inquiétude plus élevé chez les parents racisés que chez leurs pairs blancs. En cause : les conséquences physiques et psychologiques du racisme et des discriminations systémiques.

La réalité des personnes racisées influe sur leur stress parental

Deux chercheuses américaines se sont intéressées au niveau et aux causes de stress des familles américaines. Elles ont interrogé plus de 3 000 parents de mineurs avant d’analyser les réponses en fonction du genre des participants, mais aussi de leur origine ethnique, comme il est autorisé de le faire aux États-Unis. L’étude révèle que 55 % des parents noirs et 47 % des parents hispaniques estiment surprotéger leur progéniture, contre 43 % des parents blancs.

Les familles hispaniques et afro-américaines sont respectivement 42 % et 32 % à craindre que leurs enfants ne soient la cible d’une arme à feu. Les familles blanches, elles, ne sont que 12 % à craindre les balles. Les forces de l’ordre inquiètent également 23 % des parents noirs et 24 % des parents hispaniques, contre seulement 7 % des parents blancs. Et pour cause, un enfant racisé a six fois plus de risques de se faire tirer dessus par la police.

La périnatalité, une période risquée pour les mères racisées

Par ailleurs, les estimations concernant la périnatalité aux États-Unis peuvent, elles aussi, inquiéter les mères racisées. Malgré l’absence de chiffres officiels, on estime que le taux de mortalité maternelle y est trois fois plus élevé qu’en France et des chiffres publiés en 2015 ont révélé qu’en fonction des villes, les Afro-américaines avaient jusqu’à 12 fois plus de risques de mourir en couche que les blanches. Si les plus précaires paient de leur santé leur manque de moyens, les femmes racisées sont par ailleurs victimes de préjugés et sont moins prises au sérieux. Dans l’hexagone, ce phénomène est connu sous le triste nom de syndrome méditerranéen, ou le mythe infondé et raciste selon lequel les personnes noires et supposément originaires du pourtour méditerranéen exagéreraient leurs symptômes et leur douleur.

En France, il n’est pas autorisé d’effectuer de statistiques se basant sur l’ethnicité des individus. Cette mesure visant à protéger leur vie privée empêche paradoxalement de réunir des données claires permettant par exemple d’évaluer les impacts du racisme et des discriminations sur le territoire national. Les nombreux témoignages et les microagressions quotidiennes rapportées par les personnes concernées suggèrent pourtant que la situation hexagonale n’est pas bien meilleure qu’outre atlantique.


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