De retour dans les salles obscures depuis le 1er mars, La Nuit du 12 est un film étonnant, une enquête haletante et surtout, une œuvre féministe d’une radicalité aussi rare que nécessaire.
On vous explique pourquoi il ne faut surtout pas le rater, sans spoiler.
La nuit du 12 : une enquête qui vous surprendra
Dans La Nuit du 12, un féminicide est commis. Un groupe d’hommes de la police judiciaire mène l’enquête pour tenter de percer à jour le mystère de la mort de la jeune Clara. Les interrogatoires se succèdent, les suspects ne manquent pas mais les doutes de Yohan, le policier le plus investi dans l’affaire, ne cessent de grandir.
Le film est réalisé par Dominik Moll, un cinéaste à qui l’on doit le célèbre Harry, un ami qui vous veut du bien et Seules les Bêtes, un long-métrage aussi singulier que palpitant. La nuit du 12 est adapté de 18.3 – une année à la PJ, un livre de Pauline Guéna dans laquelle l’autrice relate un an d’immersion dans les services de la police judiciaire de Versailles.
Les femmes meurent pendant que les hommes commettent les crimes et les résolvent
À première vue, le scénario de La Nuit du 12 semble cocher toutes les cases du thriller classique. Pourtant, plus le film avance, plus on comprend qu’il nous raconte une chose qu’on n’a pas l’habitude de voir au cinéma ou dans les autres médias. Un sentiment de malaise d’un genre particulier s’installe en nous, au point de nous faire repenser tout ce que l’on est en train de voir sous une nouvelle perspective très inattendue… et radicalement féministe.
Oubliez ces films d’enquête français qui ont pour seul enjeu d’exhiber des crimes sordides et vanter les mérites d’une police irréprochable. Ces films dans lesquels les femmes oscillent entre deux rôles possibles : soit elles sont représentées comme des ombres qui restent dans le hors-champ du foyer familial. Soit elles sont des victimes anonymes et interchangeables, autour desquelles les enquêtes se nouent. La Nuit du 12 rejoue tous ces codes du genre à la perfection, de façon à mieux questionner leur nature profondément machiste.
Par-dessus tout, le film ne se complaît pas dans une fascination pour les policiers ou, pire encore, pour l’assassin. Au contraire. La vraie découverte de cette enquête, c’est l’omniprésence de la violence des hommes. Ces violences dont les femmes sont victimes, et dans lesquelles tous les hommes s’illustrent, d’une façon ou d’une autre. À commencer par ceux qui commettent des féminicides… mais pas que.
Premier Rang, c’est la chronique sans langue de bois de Maya Boukella, journaliste pop culture chez Madmoizelle, dans laquelle elle vous conseille le film à voir au cinéma cette semaine. Un rendez-vous hebdo pour dénicher les pépites du grand écran, en ne gardant que le meilleur des films à l’affiche et des sorties de la semaine.
Si vous ou quelqu’un que vous connaissez est victime de violences conjugales, ou si vous voulez tout simplement vous informer davantage sur le sujet :
- Le 3919 et le site gouvernemental Arrêtons les violences
- Notre article pratique Mon copain m’a frappée : comment réagir, que faire quand on est victime de violences dans son couple ?
- L’association En avant toute(s) et son tchat d’aide disponible sur Comment on s’aime ?
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