Sortie en salles le 14 février 2007
Réalisé par Olivier Dahan. Avec Marion Cotillard, Gérard Dépardieu, Jean-Paul Rouve, Jean-Pierre Martins, Sylvie Testud.
Commençons de suite par un constat très personnel, qui va donner le ton au reste de la revue : la voix d’Edith Piaf me tord en deux. De douleur, de bonheur… d’émotion, quoi.
Autant dire que quelques images, quelques notes de la bande-annonce ont suffi pour me faire déplacer au cinéma. La Môme est donc un biopic d’Edith Piaf, comme c’est la mode en ce moment. S’attaquer à un personnage de la trempe de Piaf n’était pas chose simple et on peut dire… que le contrat reste à moitié rempli.
Moué…
Commençons par les trucs pas glop : la découpe du film. On pourra dire que ça donne du pep’s au film. Personnellement, j’ai trouvé ça désarçonnant. Surtout dans les dernières années de Piaf. Sa vie fut tellement courte – elle est morte à 48 ans – qu’à un moment donné, on ne sait plus trop dans quelle période les scènes se situent. En sortant de la salle, on se demande si, vraiment, un tel va-et-vient entre les époques était nécessaire au film.
L’autre truc qui m’a vraiment scié, c’est à quel point Piaf est montrée comme une alcoolo. Elle est bourrée-shootée-explosée pendant les 90% du film. On finit par se demander comment ce p’tit bout de nana a réussi un tel parcours en étant beurrée 24h/24. Certes, elle a picolé, elle s’est pas mal usée. Pour mourir dans son état à 48 ans, il a forcément fallu qu’elle tire sur la corde. Mais elle a quand même dû vivre quelques moments de lucidité pour en arriver là où elle est arrivée, non ?… Par contre, le film est clair sur un truc : Piaf était définitivement une précurseure de la rock’n roll attitude. Héhé.
Dernier point vraiment gênant : sa relation avec Marcel Cerdan, si importante dans sa vie, est passée au second plan. Elle n’a pas le droit à assez de place dans le film. L’annonce de la mort de « son Marcel » part sur une idée que j’ai trouvée foireuse. Pas assez violente à mon goût… Peut-être, par contre, que la période « cirque » prend trop de place dans son enfance.
Magnifique !
Place aux trucs qui m’ont marqués – en bien – maintenant : Marion Cotillard. Le rôle de sa vie. Une performance sciante à tous points de vue. On se demande combien d’heures de vidéos, de documents, d’interviews de Piaf elle a pu avaler pour arriver à incarner aussi parfaitement un personnage. Elle est parfaite, que ce soit dans la façon de se tenir, de parler, de bouger, d’interpréter le personnage, dans cette mimique avec sa bouche… Impressionnante.
La découverte de Jean-Pierre Martins, incarnant le (trop vite aperçu) Marcel Cerdan. Saxophoniste du groupe de rock Silmarils, l’acteur avait fait une première apparition dans Laisse mes mains sur tes hanches, de Chantal Lauby. Ce mec a un charisme fou (et quelle gueule !). On ne devrait pas tarder à le voir ailleurs…
Enfin… La voix de Piaf en Dolby-Surround-THX-Digital-5.1 dans tes oreilles. Perso, ça me colle des frissons le long de la moëlle épinière. Rien que pour ça, que tu sois fan ou que tu ne connaisses pas Piaf, La Môme mérite d’être vu au cinéma.
Le véritable reproche qu’on pourrait faire à Olivier Dahan, c’est justement d’avoir peut-être trop compté sur cette magie. Et ce n’est pas condamnable : en tant que réalisateur d’un film, si j’avais eu la voix de Piaf dans la bande originale de mon film, j’aurais certainement eu cette tentation de tomber – parfois – dans la facilité.
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