Selon le scénario actuel, qui prévoit une hausse du réchauffement climatique de 2,7 degrés, 65 % des glaciers pourraient avoir fondu d’ici à la fin du siècle.
Ce n’est clairement pas la nouvelle qui va illuminer notre journée, mais il vaut mieux le savoir. Une étude internationale menée par treize scientifiques, publiée jeudi 5 janvier dans la revue Science, révèle que la fonte des glaciers sur Terre s’annonce plus importante que prévue. Supérieure même aux prévisions du rapport du GIEC. Selon les calculs, basés sur la perte de masse récente des quelque 215 000 glaciers répertoriés sur la planète, près de la moitié d’entre eux auront disparu d’ici à la fin du siècle.
Les différents scénarios envisagés
Les scientifiques qui ont mené cette étude ont présenté plusieurs scénarios en fonction de l’importance du réchauffement climatique, responsable de la fonte des glaces et de sa conséquence sur la montée des eaux. Ainsi, une hausse des températures de 1,5 degrés entraînerait la disparition de 49 % des glaciers du monde d’ici 2100, soit 26 % de la masse totale, car les glaciers les plus petits seront les premiers touchés. Cela signifierait une montée du niveau de la mer de 9 centimètres. Dans le pire des scénarios, où le réchauffement climatique atteindrait 4 degrés, même les plus grands glaciers comme l’Alaska seraient touchés et 83 % des glaciers disparaîtraient, soit 41 % de la masse totale, provoquant une hausse de la mer de 15 centimètres.
Le réchauffement climatique déjà estimé à +2,7 degrés
À ce jour, bien que les Etats signataires des Accords de Paris (2015) se soient engagés à limiter le réchauffement climatique à 1,5 degrés, on sait que l’objectif ne sera pas atteint. « On se dirige plutôt vers +2,7°C à la fin du siècle. Ce serait une disparition d’environ 65% des glaciers », a déclaré Etienne Berthier, chercheur français au CNRS ayant participé à cette étude, interrogé par Libé. « Au moins 104 000 d’entre eux vont disparaître dans le monde, dont la moitié avant 2050 », a-t-il ajouté. « Même dans le meilleur des cas, si on a des politiques très volontaristes en termes de baisse des émissions de gaz à effet de serre, la moitié des glaciers sera condamnée. »
La clé des grands glaciers
Malgré ces prédictions malheureuses, les scientifiques adoptent la positive attitude. « Je pense qu’il y a une petite lueur d’espoir et un message positif dans notre étude, car elle nous dit que nous pouvons faire la différence, que les actions comptent », a déclaré Regine Hock, co-autrice de l’étude, à l’AFP. L’enjeu principal est celui de la « préservation des grands glaciers de haute altitude dans l’Himalaya et dans les régions arctiques, précise Etienne Berthier. Pour ces glaciers-là, toute action pour limiter la hausse des températures va avoir un effet clé pour limiter la contribution à la hausse du niveau des mers ».
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Crédit photo de Une : Ryan Richards / Unsplash
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