Vous connaissez la taxe rose ? C’est ainsi qu’on surnomme le fait qu’un même produit, en fonction de s’il est vendu au rayon femme ou homme, coûtera plus cher côté féminin que masculin. Cela s’observe aussi bien sur des rasoirs, que des t-shirts. En 2016, une étude menée par le Département de la consommation de la ville de New York avait comparé 800 produits et noté qu’en moyenne, les articles féminins coûtent 7% plus chers que leurs homologues masculins.
Les vêtements femmes coûtent 6,5% plus chers qu’en 2000, contre 0,3% chez les hommes
Aujourd’hui, la Suisse avance des chiffres encore plus inquiétants : l’inflation rose. Le média NZZ am Sonntag, (le titre de l’édition dominicale du quotidien germanophone zurichois Neue Zürcher Zeitung), a réalisé sur la base de l’indice des prix à la consommation de Comparis, une étude éclairante, relayée par Le Temps. Les vêtements pour femmes coûtent aujourd’hui 6,5% de plus qu’en 2000. Alors que pour les hommes, sur la même période, la hausse ne s’élève qu’à 0,3%.
Interrogé par NZZ am Sonntag, l’expert consommation de Comparis, Michael Kuhn, suppose qu’une augmentation de la marge que se font les marques sur les vêtements pour femmes serait en cause :
« Du point de vue de la concurrence, il n’y a pas de raison apparente pour que la mode féminine soit devenue plus chère, alors que ce n’est pas le cas pour la mode masculine et la mode enfants. »
Cette inflation rose peut sembler injuste aux yeux du grand public mais n’est que pure logique commerciale en terre capitaliste. Reste à prouver si ce qui vient d’être étudié en Suisse s’avère valable dans le reste de l’Occident comme en France.
Comment les marques de mode expliquent la taxe rose
Les marques de mode avancent tout de même plusieurs arguments pour tenter de justifier cette taxe rose, notamment analysée par Business of Fashion en 2016.
Premièrement, un travail de cintrage supplémentaire justifierait cet écart de prix. Cet effort serait d’ailleurs souvent dilué sur l’ensemble de la ligne femme, si bien qu’on paye un peu plus cher un t-shirt basique pour contribuer à ce que la robe richement brodée ne paraisse pas trop onéreuse, par exemple. Et comme une collection femme s’avère souvent plus foisonnante qu’une pour homme, elle représente aussi davantage de risques financiers. Une marque peut donc choisir de la vendre plus cher afin d’augmenter ses chances de la rentabiliser. Bref, les femmes ont toujours bon dos en matière de mode.
À lire aussi : Cette extension gratuite propose des alternatives éthiques à la fast-fashion… mais à quel prix ?
Les Commentaires