Laissez donc cet anxiolytique dans sa boîte et fermez plutôt les yeux. C’est désormais prouvé, lorsqu’il s’agit de calmer les troubles de l’anxieté, la méditation peut aussi bien fonctionner que les médicaments. C’est ce que montre cette étude publiée par la revue JAMA Psychiatry, le 9 novembre 2022.
L’expérience a été effectuée sur un échantillon de 276 adultes souffrant de troubles anxieux répartis en deux groupes. Le premier prenait quotidiennement 10 à 20 mg de Lexapro – le nom générique de la molécule escitalopram, un antidépresseur également utilisé contre l’anxiété. L’autre groupe s’est exercé à la méditation en pleine conscience, lors de cours hebdomadaires de deux heures et demie et quotidiennement chez eux pendant 45 minutes. Ils ont également participé à une journée entière de retraite au bout de 5 à 6 semaines. Le cours de méditation, intitulé Mindfulness-Based Stress Reduction (MBSR), est une approche développée il y a plus de 40 ans par Jon Kabat-Zinn, basée sur la méditation bouddhiste vipassana. Au bout de 8 semaines, les deux groupes ont présenté une réduction d’environ 20 % des symptômes liés à leur anxiété.
Une alternative pour éviter les effets secondaires
Cette découverte est précieuse quand on connaît les potentiels effets secondaires de l’escitalopram : diarrhée, perte de désir, impuissance, nausée, constipation ou dans le pire des cas les pensées suicidaires. Toutefois, la doctoresse Elizabeth Hoge, qui a conduit cette étude, souligne que la méthode méditative n’est pas sans inconvénient. Elle souligne en effet les contraintes de temps et d’argent posées par le fait de devoir suivre aussi assidûment cette pratique, mais aussi ses effets à long terme.
Les recherches ont en effet observé qu’à la 24e semaine, seuls 28% des patients assignés à la méditation pratiquaient encore leurs exercices, alors que 52% de l’autre groupe prenait encore ses médicaments.
Mais pour la chercheuse, l’objectif n’est pas nécessairement de remplacer la médication par la méditation, sinon d’ajouter de nouvelles options de traitement. Plus encore, elle voudrait que la pratique puisse être couverte par les compagnies d’assurance. Et là, on respire…
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Crédit photo de Une : Vlada Karpovich de la part de baseimage via Canva.
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