Tourné en 2000, puis sorti directement en DVD en France en 2006, la maison des 1000 morts est le premier film de Rob Zombie, jusque là connu pour sa musique (métal industriel) puisqu’il est le leader du groupe White Zombie. La bande son du film est d’ailleurs essentiellement composée de chansons interprétées par Mr. Zombie himself.
L’histoire se déroule en 1977 au fin fond des Etats-Unis. La veille d’Halloween (forcément !), deux couples arpentent les routes à la recherche de lieux insolites pour écrire un bouquin. Les deux mecs sont évidemment des gros geeks fans de science-fiction, quant aux nanas, elles tiennent le rôle de rabats-joie de service. A chaque fois que je regarde le film, je suis prise d’une envie mortelle de leur décocher des claques dans la tronche, mais on s’en charge pour moi alors je me contente de savourer (pour ma défense, l’une d’entre elles me rappelle une ennemie du collège, alors forcément…).
La bande-annonce
Attention, cette bande-annonce contient des images violentes qui peuvent te mettre les miquettes !!!
http://www.youtube.com/watch?v=qnCjjqWQBLE
Les quatres jeunes atterrissent donc dans une station service/musée des horreurs, tenue par le Capitaine Spaulding, un clown crado et un brin taré qui, non content de collectionner des objets glauques telles que le garçon-crocodile, propose également un délicieux poulet frit. Miam. Pour celles qui comme moi ont un gros problème avec les clowns, le décor risque de leur poser quelques problèmes puisqu’il y en a partout et de toutes les tailles.
Enfin bref, en plus de toutes ces joyeusetés, la station comprend également un train fantôme (le Murder Ride – tout de suite ça donne envie) dans lequel les quatre reporters en herbe s’empressent de sauter (avec un peu moins d’entrain du côté des filles, mais je vous ai prévenues, ce ne sont rien que des pimbêches). Le circuit se termine sur l’histoire du Docteur Satan, un chirurgien tortionnaire redoutable qui fut pendu et dont le corps a mystérieusement disparu le lendemain de son exécution. Et c’est lorsque le Capitaine Spaulding explique au quatuor que l’arbre auquel le Dr. Satan a été pendu se trouve à un jet de pierre de là où ils se trouvent, qu’on se dit que les emmerdes vont commencer.
Ils vont prendre une auto-stoppeuse assez bizarre mais plutôt canon sur le chemin, qui va profiter d’un pneu crevé pour ramener tout le petit groupe chez elle, dans sa charmante famille… qui habite, j’te le donne en mille, dans la Maison des 1000 Morts.
Alors que le pitch n’a rien de bien original et que le film n’a été interdit « que » au moins de 12 ans, Rob Zombie réussit à se démarquer des autres films. Même Massacre à la Tronçonneuse, pionnier du genre, a l’air d’un épisode de Derrick à côté. Ce n’est pas tant au niveau du gore que la différence se manifeste, même si le film est assez cradingue, il reste relativement soft. Il y a une véritable créativité dans les meurtres, certains sont même de véritables oeuvres d’arts (non n’appelez pas le Samu tout de suite, il faut le voir pour le croire !). Tous les membres de la famille ont leurs délires bien à eux et ça vaut le coup de le voir rien que pour la déco de la maison et leur perception de la fête.
Pour reprendre l’exemple de Massacre à la Tronçonneuse (un article sur toutes les versions existantes est prévu pour celles que ça intéresse), la maison de la famille est juste sinistre et déglinguée, avec quelques bizarreries en plus ou en moins selon les versions, mais rien de bien extraordinaire. La maison de la famille Firefly quant à elle, ne peut que nous mettre mal à l’aise. Il vaut mieux voir le film sur un écran de bonne qualité pour en détailler tous les recoins. Les murs peinturlurés, les affiches, les jouets massacrés, les masques, chaussures qui pendent du plafond, bref, c’est la caverne d’Ali Baba version glauque.
Il y a Baby, la fille, qui semble coincée dans un délire d’ado attardée en crise et qui joue encore à la poupée… à sa façon. Elle est encore le bébé à sa maman, Mrs. Firefly qui fait penser à une version bien trash de la Maman-de-Stifler d’American Pie. Il y a également Otis, un des fils, une sorte d’artiste maudit marginal et en colère contre le monde entier – retenez bien le mot « artiste », ça vaut le détour. Puis vient l’inévitable petit frère débile doublé d’un grand brûlé, Tiny, un géant difforme et muet, presque attachant. Pour les personnages d’arrière plan, il y a le grand père beauf et ses blagues plus que salaces, et l’autre fils qui porte une peau d’ours et qui dit pas grand chose. Bref, un cocktail bien sympathique. Plus l’histoire avance et plus on en apprend sur cette famille de dingues, et le résultat est loin d’être triste !
Chaque acte de violence est une mise en scène, un jeu qui a l’air de beaucoup amuser ses créateurs.
Le film est également entrecoupé d’effets de caméra légèrement psychédéliques, tels que le filtre Négatif qui donne l’impression de regarder Alice au Pays des Merveilles sous acide, ou l’effet de pellicule vieillie sur fond de musique country. L’univers de Rob Zombie est particulier, sa musique en témoignait déjà, et on sent qu’il a vraiment pris son pied pour ce film qui finalement, ressemble à un patchwork de clips musicaux.
Vous l’aurez compris, ce film est totalement barré et à la fin ça se taille carrément en sucette. Je trouve d’ailleurs qu’il y a peut-être un trop gros décalage entre le film et sa fin, mais cela ne m’empêche pas de chanter ses louanges et de le regarder régulièrement.
Et la bonne nouvelle dans tout ça, c’est qu’il y a une suite ! Quelques années plus tard est sorti le deuxième film de Rob Zombie : The Devil’s Rejects, dans lequel la famille Firefly remet le couvert ! Cet opus, totalement différent du premier, nous met cette fois ci du côté des membres de la famille puisque ce sont essentiellement eux que l’on suit tout au long de l’histoire. Mais ça, je vous en parlerai dans un prochain article !
En conclusion, vivement le prochain Rob Zombie (au moins quatre films sont en préparation, de quoi se régaler jusqu’en 2011 !)
Gore : 3/5
Chances de passer la nuit suivante avec la lumière allumée : 1/5
Écoutez l’Apéro des Daronnes, l’émission de Madmoizelle qui veut faire tomber les tabous autour de la parentalité.
Les Commentaires
C'est complètement absurde et décalé : j'adore !