La réponse de la mairie de Paris n’a pas traîné. Moins de vingt-quatre heures après la publication par Mediapart d’un rapport d’enquête de l’inspection générale de l’Éducation, où l’établissement privé Stanislas est accusé de « dérives » et de « prises de parole intolérables » sur l’homosexualité, la ville de Paris a annoncé suspendre provisoirement les financements qui lui sont habituellement octroyés.
Dans son communiqué, la municipalité précise que cette décision est prise « à titre conservatoire, dans l’attente des clarifications requises de la part de l’État ». Ce financement « obligatoire » est chiffré à un peu plus de 1,3 million d’euros et correspond « aux 483 élèves scolarisés en école maternelle et élémentaire, et aux 1 329 élèves au collège », parmi lesquels figurent les enfants de la nouvelle ministre de l’Éducation nationale Amélie Oudéa-Castéra.
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Des propos homophobes, anti-avortement et sexistes
Réputé pour être l’un des plus sélectifs de Paris, l’établissement Stanislas, situé au cœur du 6e arrondissement de la capitale, est épinglé pour divers manquements dans le rapport d’une trentaine de pages.
Parmi les éléments les plus problématiques, figurent l’obligation pour l’ensemble des élèves de suivre une heure d’enseignement catholique par semaine, alors que celui-ci doit normalement être facultatif dans les établissements privés catholiques sous contrat avec l’État.
« Dans ces cours, des intervenant·es tiennent des propos homophobes, anti-avortement, font la promotion des thérapies de conversion et demandent à ‘pardonner aux violeurs’ », précisent nos confrères de Mediapart.
Les élèves sont par ailleurs fortement incités à être baptisés sous peine de se voir promettre « l’enfer » et « la damnation ».
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Certains intervenants feraient également la promotion d’idées personnelles et de propos homophobes ou anti-avortement tandis que la pédagogie prônée par l’établissement serait faite de violences et d’humiliations des élèves.
Sous le feu de la polémique pour avoir scolarisé ses enfants à l’établissement Stanislas, Amélie Oudéa-Castéra a promis de suivre avec « rigueur » un « plan d’action » par son ministère.
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