Il s’agissait de la dernière chance d’Alexandra Richard d’être entendue par la justice : la Cour de cassation a rejeté sa demande, et confirme ainsi la condamnation prononcée un an plus tôt.
Cette quadragénaire originaire de Normandie a été condamnée à 10 ans de prison pour avoir tué son conjoint Sébastien Gest le 16 octobre 2016, un homme violent, qui a exercé sur elles des violences physiques, sexuelles, et psychologiques et qui possédait plusieurs armes à feu. Elle avait porté plainte quelques mois plus tôt, n’obtenant alors qu’une médiation pénale.
En novembre 2020, la justice l’a reconnue coupable de meurtre, retenant la circonstance aggravante de violences sur conjoint. Alexandra Richard s’est donc retrouvée au même niveau pénal qu’un auteur de féminicide. Ses avocats estiment que son statut de victime de violences conjugales n’a pas été pleinement reconnu.
Une peine de 10 ans confirmée en appel
En octobre 2021, soit il y a un an, la cour d’appel avait confirmé le verdict prononcé en première instance.
Cette semaine, la Cour de cassation l’a donc maintenu, continuant d’exclure la légitime défense : « Alexandra Richard a chargé l’arme, a fait face à Sébastien Gest puis appuyé sur la queue de détente et fait feu dans le thorax, une zone vitale, en présence de tiers dans la maison » a souligné l’avocate de la famille de Sébastien Gest. Alexandra Richard avait quant à elle affirmé vouloir dissuader son conjoint de la frapper à nouveau et avoir paniqué, ce qui a entraîné le coup de feu.
Me Quentin Dekimpe déplore cette décision et espère faire libérer Alexandra Richard grâce à un aménagement de peine : « La loi prévoit qu’elle ne peut pas sortir avant un délai de cinq ans. Elle a déjà fait trois ans. »
Sur Twitter, son avocate Me Lorraine Questiaux a vivement réagi à la décision de la Cour de cassation, rappelant les violences qu’a vécues sa cliente :
À lire aussi : Violences familiales : des numéros d’urgence sur les pizzas Sodebo
Si vous ou quelqu’un que vous connaissez est victime de violences conjugales, ou si vous voulez tout simplement vous informer davantage sur le sujet :
- Le 3919 et le site gouvernemental Arrêtons les violences
- Notre article pratique Mon copain m’a frappée : comment réagir, que faire quand on est victime de violences dans son couple ?
- L’association En avant toute(s) et son tchat d’aide disponible sur Comment on s’aime ?
Écoutez l’Apéro des Daronnes, l’émission de Madmoizelle qui veut faire tomber les tabous autour de la parentalité.
Les Commentaires
Ce jour là il lui dit qu'il va la tabasser lorsque son ex (venue chercher les enfants) sera parti.
Mais non Alexandra n'a pas pris le fusil pour se défendre... Elle aura dû savoir mieux.
Elle a déjà fait trois ans. Au bout de cinq ans elle pourra demander la liberté conditionnelle.