Ce dimanche 30 juillet, le match Corée du Sud-Maroc, remporté par ce dernier, a été une rencontre ponctuée de premières. Tout d’abord, il marquait la première participation d’un pays du Maghreb dans une Coupe du monde féminine de football. Et ceci, réalisant une performance historique, battant le pays asiatique 1-0.
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Mais surtout, pour la première fois, une joueuse portant le voile a pu disputer la compétition, et jouer sur la terrain. Il s’agit de la footballeuse marocaine Nouhalia Benzina, qui, pour la première fois titulaire, a porté son voile Puma blanc de la même couleur que le maillot. « Beaucoup de travail a été fait pendant plusieurs années, et il y a eu un résultat positif », déclarait-elle au micro d’Al-Jazeera en amont de la compétition.
Remplaçante lors du premier match face à l’Allemagne, la défenseuse a cette fois-ci pris sa place sur le terrain, et marqué la compétition. Non seulement car elle a été autrice d’un « bon match » selon les commentateurs de So Foot, mais aussi car elle inaugure la levée d’une interdiction : cela fait près de 10 ans que la FIFA autorise le port du voile pour les femmes lors des compétitions internationales.
Le port du voile sur le terrain de foot toujours interdit en France
Si l’entrée sur le terrain de Nouhaila Benzina a été possible en Coupe du monde, cela aurait été beaucoup plus compliqué pour une joueuse française. En effet, l’interdiction du port du voile dans le foot est toujours en place dans certains pays, notamment en France.
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Depuis 2016, l’article 1 du règlement de la Fédération Française de Football (FFF) interdit « tout port de signe ou tenue manifestant ostensiblement une appartenance politique, philosophique, religieuse ou syndicale ». Et qui, ainsi, leur interdit de jouer en portant le voile lors des compétitions.
Une directive contre laquelle se bat collectif des Hijabeuses. Depuis 2021, les joueuses françaises luttent contre cette « exclusion » de certaines femmes sur le terrain. En juillet de la même année, elles avaient lancé une campagne de sensibilisation : « Cette campagne a vraiment pour objectif de faire évoluer les mentalités, et de lutter pour un football plus inclusif : il faut en faire un sport pour toutes les femmes sans distinction ! Nous voulons que le droit de chacune à faire du sport soit respecté. », rapportaient-elles.
Jusqu’à encore très récemment. En juin dernier, le Conseil d’État s’était penché sur la question, le rapporteur public, Clément Malverti, dont l’avis est toujours très suivi, ayant recommandé la suppression de cet article. Le Conseil d’état a finalement tranché pour que le port du voile sur les terrains de foot reste interdit.
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