Sans surprise, malgré la déception générale, l’extrême droite sera pour la deuxième fois consécutive au second tour de l’élection présidentielle, le 24 avril prochain. Face à Marine le Pen, le président sortant Emmanuel Macron essaiera de décrocher un second mandat. Un affrontement qui s’annonce déjà terriblement serré… Et où la jeunesse aura sa carte à jouer.
Au lendemain du verdict des urnes, de nombreux sondages jaillissent sur la Toile pour essayer de décrypter les tendances politiques des Français et Françaises. D’après l’étude, Ipsos-Sopra pour Radio France, France Télévisions, France24/RFI/MCD, Public Sénat/LCP Assemblée Nationale et Le Parisien-Aujourd’hui en France, publiée le dimanche 10 avril, deux candidats se détachent suivant les tranches d’âge. Mélenchon est-il le porte-parole des jeunes et Macron celui des anciens ?
Jean-Luc Mélenchon, le candidat des moins de 34 ans
Ce 10 avril, les moins de 34 ans qui se sont rendus aux urnes ont voté en majorité pour le visage de la France insoumise Jean-Luc Mélenchon.
34% des 25-34 ans ont donné leur vote au candidat de gauche, devant la candidate du Rassemblement national Marine le Pen (25%) et le candidat de La République En Marche, Emmanuel Macron (23%).
Certes, on observe une vague de soutien importante de la part de la jeunesse derrière le candidat de la France Insoumise. Mais en réunissant les votes du RN (25%) et de LREM (23%), on constate que deux tiers des 25-34 ans qui se sont déplacés aux urnes, ont plutôt choisi de soutenir la droite et l’extrême droite lors de ce premier tour des présidentielles.
Perspective inquiétante pour les droits sociaux comme pour l’écologie, qu’on pourrait pourtant imaginer comme tenant à cœur des jeunes générations qui devront traverser les bouleversements climatiques aggravant encore les inégalités.
À l’opposé, du côté des ainés, les votants de plus de 70 ans ont soutenu le président sortant, Emmanuel Macron à 41%, devant Marine le Pen (13%), Valérie Pécresse (12%) et Jean-Luc Mélenchon (9%). À noter que les 60-69 ans sont ceux qui se sont le plus déplacés dans les bureaux de vote : 88% d’entre elles et eux ont voté lors de ce premier tour.
Une divergence de bords politique qui renforce un fossé entre les générations…
Mais l’âge ne serait pas le seul facteur différenciant dans le choix du candidat. L’étude d’ipsos-Sopra Steria sur la sociologie des électorats s’est également penchée sur le vote en fonction de la catégorie socio-professionnelle.
Emmanuel Macron, le candidat des cadres
Emmanuel Macron semble être le candidat des cadres : 35% de son électorat appartient à cette catégorie socio-professionnelle. Quant à Marine le Pen, elle a rassemblé derrière elle des ouvriers (36%) et des employés (36%).
Le fiasco EELV, socialiste et républicain
Emmanuel Macron, Marine le Pen et Jean-Luc Mélenchon ont parcouru en tête ce premier scrutin, reléguant les autres candidats au second plan. Yannick Jadot et Anne Hidalgo, réunissant chacun 4,7% et 1,7% des voix, n’ont pas réussi à mobiliser leurs partisans.
Toujours selon le sondage Ipsos-Storia Steria, seuls 49% des sympathisants EELV ont choisi de soutenir leur candidat, 29% d’entre eux ont préféré donner leur voix à Jean-Luc Mélenchon. Dans le camp socialiste, 33% ont préféré soutenir le candidat de la France insoumise et 29% le président sortant que leur propre candidate, la maire de Paris, Anne Hidalgo (21%).
De l’autre côté de l’échiquier politique, on observe la même déperdition. Chez Les Républicains, seuls 37% des sympathisants se sont mobilisés pour leur candidate Valérie Pécresse. 25% ont décidé de donner une nouvelle chance à Emmanuel Macron, 21% des voix sont allées à Marine le Pen et 9% à Éric Zemmour.
À l’inverse, quelques camps sont restés fidèles à leur candidat. En tête, une nouvelle fois, la France insoumise : 94% des sympathisants ont voté pour Jean-Luc Mélenchon. En seconde position viennent les soutiens du Rassemblement national qui ont plébiscité à 93% leur candidate. Pour Emmanuel Macron, 91% des sympathisants LREM se sont rangés derrière lui. Enfin, pour ce qui est du parti Reconquête d’Éric Zemmour, 90% des militants ont soutenu, jusqu’au bout, leur candidat condamné à plusieurs reprises par la justice.
40% des moins de 34 ans se sont abstenus
Invitée non désirée, l’abstention était une nouvelle fois présente au rendez-vous : 26% des électeurs ne se sont pas rendus aux urnes. Les jeunes semblent avoir spécialement boudé le scrutin : 40% des moins de 34 ans se sont abstenus au premier tour.
Le choix de la jeunesse a failli être déterminant. La déception n’en est que plus amère.
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Image en Une : Arnaud Jaegers – Unsplash
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Les Commentaires
Chez les 18-24 ans : 32 %
Chez les 25-34 ans : 30 %
(je me réfère aux sondages ipsos que j'ai partagé plus haut)
Alors, certes, ce n'est pas autant que les scores de Mélenchon (respectivement 31 et 34 %), mais c'est franchement pas loin (du tout).
Et perso, ça m'inquiète encore plus.