Ce n’est pas une surprise, la haine en ligne est particulièrement forte à l’encontre des minorités, comme le démontrent de nombreuses études. Parfois, quelques plateformes essayent de lutter contre cette violence à caractère discriminatoire. Mais ce n’est clairement pas assez.
Car selon une étude Glitch (organisation caritative dédiée à mettre fin aux abus en ligne) repérée par le Stylist britannique, la misogynoir – oppression structurelle que subissent les femmes noires à cause de la conjugaison spécifique de leur genre et de leur race sociale – est extrêmement présente sur les réseaux sociaux. Puisqu’il existe environ 9000 contenus haineux de plus à l’encontre des femmes noires qu’à l’encontre des femmes blanches sur les plateformes.
20% des contenus en ligne « déshumanisants » pour les femmes noires
C’est ainsi que l’étude nommée « The Digital Misogynoir Report« , dirigée en collaboration avec la société d’intelligence artificielle Textgain, a analysé près d’un million de publications sur les réseaux sociaux sur cinq plates-formes différentes.
Et les chiffres sont alarmants : 20 % des publications sur les réseaux sociaux s’avèrent « déshumanisants » à l’encontre des femmes noires. Ces contenus peuvent aller de la moquerie raciste, à des propos encore plus violents, qui servent la théorie fallacieuse du « grand remplacement« .
Un problème « ignoré » par les plateformes
Une problématique « largement ignorée » peut-on lire dans le rapport, car l’institut est formel : ces abus sont bel et bien racistes. « Ce rapport met en lumière la façon dont la misogynoir apparaît dans les espaces en ligne ; la façon dont elle se propage et se croise avec d’autres formes de suprématie blanche ; et, le plus décevant, comment il manque encore à la modération de contenu par les plateformes technologiques », a déclaré déclare Seyi Akiwowo, fondateur et PDG de Glitch.
Pour que cette haine en ligne envers les femmes noires s’amoindrisse, le rapport préconise plusieurs solutions, à commencer par interpeller les utilisateurs : « Ils doivent contester activement le racisme, le sexisme et le misogynoir lorsqu’ils en sont témoins, exiger des interventions de la part des entreprises pour garantir la sécurité des femmes noires en ligne ».
À lire aussi : Twitter faciliterait le harcèlement des personnes transgenres, selon une association
Mais surtout, Glitch appelle les plateforme à mettre en place une feuille de route afin de garantir des sanctions plus sévères envers les utilisateurs qui profèreraient des propos racistes. Mais lorsque l’on voit comment par exemple, les nouvelles règles imposées par Elon Musk sur Twitter facilitent le harcèlement à l’encontre des personnes transgenres, on a très peu d’espoir.
Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.
Les Commentaires