Triste record. Selon un communiqué publié par Météo France vendredi 17 février, la France connaîtrait la plus grande période de sécheresse hivernale de son histoire, avec 27 jours sans pluie depuis le 21 janvier. Le dernier épisode du genre remonte à l’hiver 1989, où il n’avait pas plu pendant 22 jours consécutifs.
Vers un assèchement des sols
On parle d’un jour sans pluie lorsque « le cumul des précipitations agrégé sur la France est inférieur à 1 mm » détaille Météo France. Si l’on peut espérer un retour des pluies d’ici à quelques jours, « le mois de février devrait se terminer avec un déficit pluviométrique de l’ordre de 50 % ». Selon les experts, l’hiver 2023 pourrait bien figurer parmi les 10 hivers les moins arrosés depuis 1959.
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Conséquence directe de cette absence de pluie, les sols, déjà fragilisés par la sécheresse de l’été 2022, le sont encore plus : « Sur la totalité du territoire, ils sont nettement plus secs qu’ils ne devraient l’être à cette période de l’année. On est sur un état qu’on rencontre habituellement mi-avril, soit deux mois d’avance ». Une sécheresse exceptionnelle, qui favorise le risque d’incendies. Le 5 février 2023, un feu de végétation détruisait ainsi 60 hectares dans les Pyrénées orientales.
Pas de « période de recharge » pour les nappes phréatiques
« L’hiver permet habituellement aux sols de se gorger d’humidité, aux nappes souterraines et rivières de retrouver leurs niveaux habituels. C’est ce qu’on appelle ‘période de recharge’, de novembre à mars. Cette période est cruciale pour que les stocks d’eau se reconstituent » rapporte Météo France.
Avec une année 2022 marquée par une sècheresse inédite de 9 mois, ces quelques mois d’hiver auraient pu permettre d’inverser la courbe, comme le rappelle le climatologue Simon Mittelberger à nos confrères de Libération :
« Cet hiver, les pluies ont été plus abondantes que l’hiver dernier. En comptant février, on est autour de 15 % de déficit de précipitations contre 20 % l’an dernier. Mais on est partis d’une situation plus sèche que d’habitude en sortie d’été, donc on n’a pas réussi à reconstituer nos réserves d’eau. Pour revenir à une situation convenable, il aurait fallu a minima des précipitations proches des normales, voire excédentaires pendant tous les mois de l’hiver ».
Les 3 prochains (mars, avril et mai) mois seront ainsi déterminants pour l’été 2023 : si la courbe ne s’inverse pas, et que les températures (actuellement au-dessus des normales de saison) ne baissent pas, nous pourrions connaître, à nouveau, une sécheresse historique.
Image de Une : Mike Erskine
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