Stupeur dans mon twitter (ça ferait un bon titre de polar 2.0) quand je vois que Rue69 (le blog cul de Rue89) retweete ceci :
Derrière le lien, cette page, intitulée « Sélection spéciale Féminin pour cet été » et une homogénéité dans la liste qui fait froid dans le dos : de la Samantha de Sophie Kinsella, du Gossip Girl, de l’Accro du Shopping de Sophie Kinsella, du Lauren Weisberger (« Le diable s’habille en Prada »), du Angélique, du Liz Young (le pitch : « Existe-t-il pire situation que de tomber amoureuse du petit copain de votre meilleure amie ? Oui, flasher sur celui de votre ennemie attitrée ! »), du Le Journal de Carrie (forcément, elle pouvait pas être bien loin, celle-là), du Lexi Smart de… Sophie Kinsella…
Je suis allé jusqu’à la page 12 et je n’ai trouvé que de la chick-litt ou équivalent. Bref, pour résumer : « si tu es sur la plage et que tu es dotée de chromosomes XX, tu liras forcément DES LIVRES ESTAMPILLES POUR LES FIFILLES qui ne te remuera pas bien loin le neurone et demi que tu y mobiliseras ».
En un mot : affligeant.
Si tu cherches de la lecture sur la playa, je ne peux que te conseiller la rubrique Livres de madmoiZelle, tu y trouveras un bon mix de chick-litt (je crache pas dessus, ça fait pas de mal), de polar, des classiques et des moins classiques, mais toujours du bon. Et hop.
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Les Commentaires
Sinon, je réprouve le principe même de catégorisation marketing, j'associe ça à de l'infantilisation. Dans la construction d'un modèle, c'est important, et en fonction du stade de développement je trouve ça pertinent (sélection jeunes ados, 3-7 ans...); c'est à peu près le seul cas de figure auquel je trouve une justification. Qu'on mette de la chick lit, du Baudelaire ou du San Antonio dans cette sélection, elle se présente comme modèle possible - sans s'imposer, elle reste toutefois un socle facile de référence pour qui ne sentira pas qu'il a suffisamment construit son identité; et surtout exclut par sa présentation l'autre, l'altérité, désignée ici exclusivement pas le sexe. Je ne connais pas la chick lit mais je doute que son contenu renvoie à des choses exclusivement féminines sur le plan physique (comme avoir ses règles, accoucher ou avoir un cancer du sein) donc je ne vois pas pourquoi un homme ne pourrait pas se reconnaitre dans les préoccupations abordées, et quand bien même cela traiterait de choses exclusivement féminines cela n'interdit pas la curiosité. Certes ce type de marketing ne la prohibe pas complètement, mais la décourage, et par ailleurs contribue à la construction d'un modèle représentatif de l'altérité, imposée, décrite comme évidente et inévitable.