J‘attendais La Fille de Monaco avec impatience, intriguée par la première performance de Louise Bourgoin, et le duo haute-voltige promis par la présence de Luchini…
Avocat compliqué rencontre présentatrice de météo culottée
Bertrand Beauvais (Fabrice Luchini), un avocat d’affaires brillant, se rend à Monaco pour défendre une septuagénaire accusée de meurtre. L’affaire étant délicate, on confie sa sécurité à Christophe Abadi (Roschdy Zem), un garde du corps taciturne et dévoué, l’exact contraire de son client. A peine arrivé, Bertrand Beauvais fera la connaissance d’Audrey Varella (Louise Bourgoin), une monégasque à la sensualité débordante. Cette rencontre le forcera à aller à l’encontre de sa réserve, jusqu’à en perdre le sens des limites.
Du désir, dans tous les sens
La Fille de Monaco, c’est une histoire de désir et de limites. Chacun les voit à sa porte, et les laisse entrer ou non. Quelle est la meilleure manière de traiter le désir ? Tout le questionnement tourne autour de cela : le désir, faut-il plutôt l’assouvir, ou le garder comme fantasme…
Et de l’empirisme
Pour savoir, il faut vivre. Bertrand acquièrera au fil de l’histoire une sensibilité qu’il n’aurait jamais ressenti dans sa vie habituelle et protégée. Cette nouvelle sensation dont il fait la connaissance, c’est la vie sans filet, qui n’est pas forcément plus paisible ni moins dangereuse, mais permet de laisser de côté son côté définitivement carthésien, pas toujours suffisant pour ressentir et aller au fond de ses sentiments.
On est passé à côté de quelque chose, là…
La Fille de Monaco, c’est le tremplin de Louise Bourgoin, une démonstration réussie de Luchinisme et l’occasion pour Anne Fontaine de montrer qu’on peut rester digne, même après avoir joué dans P.R.O.F.S.
On aurait attendu Luchini dans un total abandon de soi… mais c’est ratéOui mais voilà, il y a une subtilité à côté de laquelle la réalisatrice est passée. On connaît Luchini, par coeur, et on a envie de voir son personnage d’homme névrosé agrémenté d’un quelque chose en plus.
Et malheureusement, dans La Fille de Monaco, il évolue avec ses pathos et son air de voir le monde depuis autre part, et c’est tout. Pourtant, en ayant l’amour et le désir comme alibi, on l’aurait attendu dans un total abandon de soi, menant à une remise en question, une étincelle qui changerait tout. Mais c’est raté : la passion est pitoyable et l’étincelle se solde par une ellipse maladroitement amenée…
Quant à Louise Bourgoin, c’est un peu différent. On doit lui reconnaître un talent, une effronterie qui, espèrons-le, survivra au temps. Je ne lui souhaite que de tourner avec des réalisateurs qui ne lui confient pas le rôle dans lequel on l’attend : celui d’une opportuniste prête à s’enamouracher du moindre carnets de contacts qu’elle trouve… Dérangeant parce que limite trop proche de l’image qu’elle donne « à la télé ». Pour un premier film, sa prestation est plutôt bonne, mais il me tarde de la découvrir avec un autre costume, histoire de voir si son talent d’actrice se confirme.
En conclusion, La Fille de Monaco traite d’une notion qui nous menace, mais certaines inexactitudes lui donnent un air bâclé… Dommage.
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